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L’ordre de Malte sème l’espoir et cultive la solidarité à travers son projet agro-humanitaire

Avec le lancement de son projet agro-humanitaire, l’ordre de Malte au Liban, en partenariat avec la Fondation Saradar, offre un appui bienvenu, voire vital, au petits agriculteurs libanais, renforçant par la même occasion la sécurité alimentaire et la santé communautaire.

Dans un pays qui part à la dérive et face à une population qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la pauvreté et le désespoir, l’ordre de Malte, dans la continuité de son action dans le domaine de la santé, a lancé un projet agro-humanitaire, en partenariat avec la Fondation Saradar, avec pour objectif de soutenir les petits exploitants agricoles, et conséquemment l’économie locale, renforçant par là même la santé communautaire et la sécurité alimentaire en améliorant la qualité et l’accessibilité à la nourriture. Cette initiative vise aussi et surtout à autonomiser les communautés locales en soutenant et en développant le secteur agricole, et ce en ciblant les petits agriculteurs.

Ce projet agro-humanitaire se construit en plusieurs étapes, la première étant l’achat, auprès d’entreprises locales et d’ONG, des plants et semences, ces dernières devant ensuite subir le processus de transformation en plants. Ceux-ci seront par la suite distribués aux agriculteurs qui procéderont à leur plantation sur leurs terres.

Le choix des cultures a été effectué en fonction de leur utilisation fréquente dans le régime alimentaire traditionnel libanais, mais aussi de leur richesse en termes de vitamines, d’antioxydants et de fibres. Elles consomment également une quantité relativement faible d’eau et d’engrais, préservant ainsi les ressources naturelles et réduisant les effets secondaires sur la santé et la pollution.

Un suivi professionnel sera assuré tout au long de ce projet par des ingénieurs agronomes et des experts spécialisés, pour soutenir les agriculteurs, leur fournir l’expertise et les compétences nécessaires et les familiariser avec les meilleures pratiques et méthodes agricoles, à la fois respectueuses de l’environnement et garantissant une plus grande productivité.

Au total, 1,2 million de plants de diverses cultures d’hiver ont été fournis à 350 agriculteurs résidant à proximité des centres médico-sociaux de l’ordre de Malte, dans les régions de Khaldiyé-Zghorta, Kobayate (Nord), Rass Baalbeck, Barqa, Deir el-Ahmar (Békaa) et Yaroun (Liban-Sud). Ce choix géographique vise à créer, en donnant des opportunités égales à tous, un engagement communautaire et une cohésion sociale, notamment dans les zones à mixité confessionnelle, dans la droite lignée du rôle d’instrument de paix et de coexistence tenu par l’ordre de Malte au Liban depuis plus de 60 ans.

Cercle vertueux

Le projet générera quelque 1 250 tonnes de produits frais, augmentant significativement le pouvoir d’achat des agriculteurs bénéficiaires et améliorant leurs conditions de vie. Ceux-ci sont par ailleurs sensibilisés au principe de solidarité envers leur communauté, puisque chacun d’entre eux redistribuera 5 % de sa production agricole aux familles les plus vulnérables soutenues par les centres de l’ordre, donnant ainsi aux plus défavorisés accès à des produits nutritifs et abordables, et par conséquent à une alimentation saine et équilibrée, au cœur de la lutte contre la malnutrition en période de crise.

Cercle vertueux par excellence, ce projet pilote ouvre la voie, par un démarrage prometteur, à un projet agro-humanitaire durable d’envergure, actuellement en cours de conception par l’ordre de Malte.
Marwan Sehnaoui, président de l’Association libanaise des chevaliers de Malte, a déclaré à l’occasion du lancement de ce projet qu’il représente « l’incarnation de l’interdépendance des secteurs agricole et sanitaire ». « En effet, l’amélioration des moyens de subsistance grâce à l’agriculture contribue à établir des modèles nutritionnels sains. Cela renforce également la santé individuelle et communautaire, qui s’appuie tant sur la médecine et l’excellence des soins de santé que sur la sécurité alimentaire. Cette action est aujourd’hui plus que jamais essentielle, au milieu des crises successives que le Liban subit sans répit, entraînant simultanément une augmentation démesurée des prix des denrées alimentaires, une détérioration des conditions socio-économiques et une diminution substantielle du pouvoir d’achat des groupes sociaux les plus vulnérables », a poursuivi M. Sehnaoui.

Les plants de l’espoir

« Notre projet agro-humanitaire est l’expression même des principes de l’association, de son approche humanitaire et de sa mission auprès des populations les plus vulnérables, que ce soit par le biais des soins de santé ou celui des services sociaux, a ajouté M. Sehnaoui. En soutenant les agriculteurs, il favorisera le développement économique, permettra d’augmenter la production agricole locale, poussera vers une approche alimentaire saine et contribuera à instaurer une culture de solidarité sociale. »

Maria Saradar, présidente de la Fondation Saradar, partenaire du projet, a fait écho aux propos de M. Sehnaoui et salué « le partenariat actif avec l’ordre de Malte, alors que le Liban est aux prises avec la crise économique la plus grave depuis des décennies ». « Ce projet est la preuve de la nécessité de coopérer si nous voulons surmonter la crise actuelle, a déclaré Mme Saradar. Il créera des emplois, stimulera le secteur économique et améliorera la sécurité alimentaire en utilisant des terres fertiles dans diverses régions libanaises, tout en fournissant des alternatives aux marchandises et produits importés. »

Mme Saradar a décrit cette initiative comme « le reflet des aspirations des deux organisations à une société plus saine et durable, d’autant que nous partageons les valeurs qui définissent la nature même de notre mission. Ce sont les plants de l’espoir que nous semons à travers ce projet, pour redonner confiance en l’avenir à une population en perte de repères ».

Article paru dans L’Orient-Le Jour le 9 octobre 2020, sous le titre « L’ordre de Malte lance un projet pour renforcer la sécurité alimentaire et la santé communautaire ».