S.E.M Bertrand Besancenot nommé ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte au Liban

S.E.M. Bertrand Besancenot a présenté ses lettres de créance au président de la République libanaise, le général Michel Aoun, le mardi 5 mars 2019, prenant ainsi ses fonctions officielles d’ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte au Liban et succédant à S.E.M. Charles-Henri d’Aragon.

Ancien élève du collège Notre-Dame de Jamhour, M. Besancenot connaît bien le Liban. Ses nombreux diplômes (lauréat du concours général, maître en sciences économiques et en droit, docteur en sciences politiques) et sa maîtrise de la langue arabe l’ont mené à exercer de hautes fonctions au Proche et Moyen-Orient, notamment celle d’ambassadeur de France au Qatar (de 1998 à 2002) et en Arabie saoudite (de 2007 à 2016), et de conseiller diplomatique du gouvernement, envoyé spécial du président Macron pour les affaires du Golfe, de 2017 à 2019. Ses services rendus au sein de ces différents postes ont été salués par l’Église et lui ont valu la reconnaissance du Saint-Père.

M. Besancenot est par ailleurs officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, grand officier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand pour services éminents rendus au Saint-Siège, grand officier du Mérite de l’État du Qatar et commandeur de première classe de l’ordre du roi Abdel Aziz al-Saoud.

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L’ambassadeur de l’Ordre de Malte quitte le Liban… sans le quitter

Charles-Henri d’Aragon à son bureau à Aïn el-Remmaneh : « Je n’ai pu m’empêcher de placer mes propos sous le signe de l’émotion. » Photo Marwan Assaf

DIPLOMATIE
Bertrand Besancenot, ancien ambassadeur de France au Qatar et en Arabie saoudite, et un ancien de Jamhour, succédera à Charles-Henri d’Aragon.

Fady NOUN | OLJ 22/02/2019

En guise de discours d’adieu, c’est un autoportrait attachant et ému qu’a brossé pour ses invités Charles-Henri d’Aragon, ambassadeur de l’Ordre souverain de Malte au Liban, lors de la soirée en son honneur offerte mercredi dans un restaurant de la rue Sursock, à Achrafieh. Et en guise de départ définitif, c’est… un faux départ qu’il a annoncé puisque, en quittant la direction de l’ambassade, il saisit au vol le trapèze de l’Association Malte-Liban, où il succède à la princesse Françoise de Lobkowicz, ce qui lui permettra de servir l’ordre et de revenir régulièrement au Liban.

Au cocktail d’adieu, se sont associés, en particulier, Albert Serhane, ministre de la Justice, représentant le chef de l’État ; le député Michel Moussa, représentant le président de la Chambre ; la députée (dont le mandat a été invalidé) Dima Jamali, représentant le Premier ministre ; Najla Assaker, représentant le ministre des Affaires étrangères, et Mgr Antoine Seif, représentant le patriarche maronite.

Sous le signe de l’émotion

« Je n’ai pu m’empêcher de placer mes propos sous le signe de l’émotion, a dit le diplomate. Ce départ est mon second de cette ville. Je n’ai pas oublié le premier en septembre 1980. Après quatre ans de services à l’ambassade de France, rue Clemenceau, je quittais en larmes mon domicile proche de Gefinor pour n’arriver à sécher mes yeux qu’à la hauteur de l’Unesco. J’y repense en regardant parmi vous des amis d’alors dont la fidélité me touche profondément. Tout cela pour vous dire combien ce premier séjour avait été marquant pour moi et combien son souvenir a pesé dans ma décision d’y revenir pour servir l’Ordre de Malte.»

« Deux raisons m’ont poussé à prendre la décision de quitter mes fonctions, a enchaîné Charles-Henri d’Aragon, avant d’annoncer le nom de son successeur. La couleur de mes cheveux, d’abord, mais surtout le fait que j’avais déniché un excellent candidat à ma succession (…). J’ai pensé à mon ami Bertrand Besancenot (…). Ancien élève de Jamhour, il connaissait bien le Liban où il avait de nombreux amis, il avait passé une grande partie de sa carrière dans des postes importants de la région où sa maîtrise de la langue arabe lui avait ouvert bien des portes et des cœurs. Ambassadeur au Qatar puis en Arabie, il avait rendu, dans ces deux pays, des services signalés à l’Église qui lui ont valu la reconnaissance du Saint-Père. »

À son successeur, l’ambassadeur a annoncé : « J’ai découvert en février 2012 – dans l’Association libanaise des chevaliers de Malte – une organisation parfaitement huilée qui faisait fonctionner à plein régime des centres médico-sociaux dans tout le pays, des unités médicales mobiles, des centres pour le 3e âge, un centre de physiothérapie et un centre de vacances pour les handicapés, sans oublier le programme Caravane et l’activité des jeunes de l’ordre. Et cela au service de tous.

« Aujourd’hui, que de nouveaux projets ont été réalisés! La plupart des centres ont été agrandis et modernisés, un nouveau a ouvert à Deir el-Ahmar. Trois nouvelles unités médicales mobiles ont été mises en place. Le centre de vacances de Chabrouh a été transformé et doté d’une chapelle qui peut s’enorgueillir d’être le premier lieu de culte consacré par l’ordre dans la région depuis son départ de Terre sainte en 1291. En même temps, le nombre de camps de vacances a explosé, et l’on est obligé d’agrandir le centre d’accueil des volontaires de Caravane. Le nombre des jeunes de l’ordre a plus que doublé, et je ne parlerai pas des projets à démarrer prochainement. »

Le cèdre en Albigeois

Remerciant le président de l’Association libanaise des chevaliers de Malte, Marwan Sehnaoui, qui lui a décerné la suprême distinction de l’ordre, le diplomate a précisé : « Ce n’est pas à moi, ce soir, qu’il faut rendre hommage, mais à ceux qui, au quotidien, incarnent sur le terrain nos idéaux : à toi, d’abord, et tes vaillantes troupes, à Paul Saghbini et à son bureau technique, au Dr Issa (Farkh), à nos sœurs, nos dames de la Fondation Moussa Sadr, à Khaled Kaskas, à nos médecins, nos infirmières, nos soignants, notre personnel administratif, nos chauffeurs (…). Je ne voudrais surtout pas oublier nos jeunes (…). Ce sont eux l’avenir prometteur de l’ordre. »

Par ailleurs, l’ambassadeur sortant a eu des mots touchants « pour la petite équipe de l’ambassade, à commencer par mon vieil ami et complice de près d’un demi-siècle, François (Abi Saab), qui a accepté de venir nous rejoindre après une carrière exceptionnellement longue et bien remplie à l’ambassade de France où je l’avais connu en 1976. Son humour tendre et féroce dissimule parfois le sérieux de son engagement ».

Sa secrétaire Fadia Mahfouz a également eu droit à un mot touchant. « Grâce à vous, a-t-il dit, grâce à la générosité de la pépinière Mahfouz, j’ai pu planter quelques cèdres sur mon bout de terre en Albigeois (sud de la France). Le matin, en ouvrant ma fenêtre, je vois le plus beau d’entre eux au fond de la prairie qui donne sur le parc. Vous pouvez deviner alors à quoi je pense. »

Et Charles-Henri d’Aragon, sans quitter le thème du cèdre, de conclure adroitement son discours « d’adieu » en remerciant le chef de l’État de lui avoir décerné l’ordre du Cèdre. « Je n’ai pas voulu voir dans ce geste qui m’a touché la reconnaissance de mes mérites, mais celle de l’amour que je porte depuis longtemps à ce pays », a-t-il conclu avec élégance.

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Le Gouvernement Princier de la Principauté de Monaco reçoit les représentants de l’Ordre de Malte Liban.

Au premier rang, de gauche à droite : Mme Bénédicte SCHUTZ, Directeur de la Coopération Internationale, Mme Isabelle ROSABRUNETTO, Directeur Général du Département des Relations Extérieures et de la Coopération, M. Bechara EL KHOURY, Consul de Monaco au Liban. Au second rang, de gauche à droite : S.E. M. Umberto Di CAPUA, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire en Principauté pour l’Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, M. Marwan SEHNAOUI, Président de l’Association Libanaise des Chevaliers de l’Ordre de Malte, Mme Oumayma FARAH, Déléguée Générale – Chargée de Communication de l’Association Libanaise des Chevaliers de l’Ordre de Malte, Mme Elodie MARTIN, Responsable Programmes Liban à la Direction de la Coopération Internationale. ©Direction de la Communication / Stéphanne Danna.

Publié sur leportail gouvernemental de la Principauté de Monaco.

Une délégation conduite par Isabelle Rosabrunetto*, Directeur Général du Département des Relations Extérieures et de la Coopération, a reçu ce mardi 5 février 2019 au Ministère d’Etat Marwan Sehnaoui, Président de l’Association Libanaise des Chevaliers de l’Ordre de Malte, en présence de S.E. M. Umberto Di Capua, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de l’Ordre de Malte en Principauté. 

Cette rencontre illustre l’importance du partenariat entre le Gouvernement princier et l’Association Libanaise des Chevaliers de l’Ordre de Malte (ALCM) et fait suite à la visite ministérielle au Liban en avril 2018. Ce déplacement avait notamment permis à Gilles Tonelli, Conseiller de Gouvernement – Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération, de se rendre sur le projet soutenu par la coopération monégasque à Kefraya, dans la Beqaa. Ce projet vise à améliorer les conditions de vie des personnes âgées en milieu rural, en particulier dans le domaine de la santé, en maintenant un lien social. 

La Principauté de Monaco renforce, depuis 2017, son soutien aux populations vulnérables au Liban, pays qui fait face à d’importants défis en raison notamment de la crise syrienne. En 2020, le partenariat entre le Gouvernement princier et l’ALCM  pourrait se poursuivre dans des domaines d’intérêts communs comme la santé ou l’appui aux personnes en situation de handicap. 

Pour mémoire : les actions menées avec l’ALCM s’inscrivent dans le cadre de l’accord-cadre signé en 2012 entre le Gouvernement princier et l’Ordre de Malte. 

*  Isabelle Rosabrunetto, Directeur Général du Département des Relations Extérieures et de la Coopération, Bechara El Khoury, Consul de Monaco au Liban, Bénédicte Schutz, Directeur de la Coopération Internationale, et Elodie Martin, Responsable Programme Liban à la Direction de la Coopération Internationale.


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La joie des Caravan de l’Ordre de Malte

La « Caravaniste » Leopoldina von Waldburg note : « Nous nous rendons compte que ce sont des personnes comme nous. Ils ont des sentiments et une grande capacité d’amour. Nos invités ont chacun sa personnalité propre. Nous les surnommons nos invités, mais en réalité ce sont nos amis, nos ‟habibis″ (bien-aimés). »

Logeant ensemble dans une maison de la banlieue de Beyrouth, les « Caravanistes » se partagent les tâches quotidiennes, notamment la cuisine et le ménage. Ce sens communautaire de même que l’opportunité de partager les émotions, les défis et les progrès qu’ils expérimentent avec leurs invités sont une source constante de force et de support.

Un autre soutien essentiel des « Caravanistes » est la prière, qu’ils font ensemble plusieurs fois par jour, en commençant par les prières du matin. Ils demandent surtout à Dieu de les soutenir et les guider avant leurs visites dans les institutions pour passer un moment avec leurs invités.

« En faisant de nos invités notre priorité, ma foi a grandi », note Felicitas.

Le programme de Caravan est varié et comprend des cours de groupe de langue arabe à domicile, ainsi qu’un cursus conçu spécialement pour eux à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), incluant des cours sur l’histoire du Moyen-Orient, l’islam et le christianisme, et pour lequel sont attribués 16 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits) internationalement reconnus.

Durant leur séjour, les « Caravanistes » aident en outre dans l’enseignement de l’anglais et des maths dans une école pour les petits réfugiés syriens.

Par ailleurs, des excursions sont régulièrement organisées pour que Caravan découvre les sites historiques du Liban et sa richesse culturelle.

Comme ses compagnons « Caravanistes », Felicitas craint déjà l’un des défis les plus difficiles qui les attendent : « Ce sera horrible de dire adieu » aux invités quand viendra le moment de quitter le Liban. « Mais ce qui nous console, poursuit-elle, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui aimera nos invités », grâce aux camps d’été de Chabrouh et aux groupes Caravan qui suivront. « C’est ce qui rend le projet Caravan si spécial. »

Chaque groupe Caravan laisse derrière lui un legs au Liban. À l’institution psychiatrique par exemple, des motifs muraux colorés décorent les couloirs. Un groupe a même assuré le financement d’une chambre sensorielle spécialisée, conçue pour éveiller et faciliter les sept sens.

Depuis ses débuts en 2009, un total de 122 jeunes ont participé au projet Caravan, et une quinzaine d’autres sont attendus l’année prochaine. Leur engagement s’étend bien au-delà du Liban, dans leurs mères patries, où les anciens de Caravan jouent le rôle d’ambassadeurs officieux, partageant leur extraordinaire expérience à l’étranger et créant ainsi une dynamique internationale pour une participation aux futurs projets Caravan au Liban.

Enfin, chaque deux ans, la communité Caravan a l’occasion de se retrouver et de créer de nouveaux liens, tant avec leurs pairs qu’avec les invités, lors d’un camp d’anciens de Caravan à Chabrouh.

Par Doreen Abi Raad.

Anthony a peine à cacher sa joie, tournoyant, un grand sourire aux lèvres et les yeux brillants. Cette expression de bonheur est une réaction typique d’Anthony et ses compagnons résidant dans une institution psychiatrique, à chaque visite, trois fois par semaine, du groupe Caravan de l’Ordre de Malte Liban.

Anthony se réjouit de l’attention particulière que lui porte la « Caravaniste » Antonie Borggreve pendant qu’ils dansent au rythme d’une musique de fond, leurs bras battant en chœur.

À côté, Toufic et la « Caravaniste » Felicitas von Kessel sont assis côte à côte. Quand Felicitas sifflote doucement dans l’oreille de Toufic et dépose un baiser sur sa joue, ce dernier sourit timidement et se penche avec un frisson de contentement.

Tout cela fait partie du programme Caravan, une initiative commune des Associations allemande et libanaise de l’Ordre de Malte qui réunit des jeunes de 18 ans et plus, venus de pays étrangers passer 10 mois au Liban, au service de la communauté handicapée, affectueusement surnommée « les invités ».

Né il y a dix ans dans la lignée des camps de l’Ordre de Malte à Chabrouh organisés à l’intention des handicapés physiques et mentaux, l’objectif du projet Caravan est d’assurer à ceux-ci une continuité tout au long de l’année, au sein de leur environnement institutionnel quotidien.

Généralement, les « Caravanistes » choisissent de prendre une année sabbatique enrichissante avant d’entamer leurs études universitaires. Bien que le projet Caravan soit actuellement germano-libanais, il tend à s’ouvrir à une participation internationale. Le groupe actuel comporte 14 jeunes Allemands et un Belge, mais les groupes précédents avaient réuni des jeunes de nombreux autres pays européens.

Leur aventure Caravan a commencé par un camp préparatoire de 10 jours au Liban, avant de participer aux camps d’été de Chabrouh, dans le magnifique cadre d’une montagne vierge ; c’est là qu’ils ont fait personnellement connaissance avec nombre d’invités qu’ils visiteront plus tard dans leurs institutions.

 « Bien que ce soit épuisant, c’était tellement beau ! dit Felicitas de son expérience à Chabrouh. Le cœur s’ouvre. »

Malgré que les participants à Caravan n’aient habituellement pas d’expérience préalable avec les handicapés mentaux et physiques, ils sont attirés par l’esprit de l’Ordre au service des invités avec amour et dans le respect de la dignité de tout être humain.

Dans l’institution où vivent Anthony et Toufic, par exemple, le ratio de soignants est de 60 pour 3, ce qui ne permet pas vraiment d’accorder une attention individuelle aux malades. Tant les « Caravanistes » que les Jeunes libanais de l’Ordre de Malte qui visitent ces institutions comblent ce manque avec un amour inconditionnel. Un soignant a même comparé leurs visites à celles de membres de famille élargie, comme des tantes ou oncles, entretenant des liens privilégiés.

« C’était un peu dur au début, admet Antonie. Mais mon rôle est de donner et d’exprimer aux invités autant de joie et d’amour que je peux. Et je sens que je reçois bien plus d’eux que je ne donne, c’est incroyable. Quand vous recevez un sourire d’un invité et sentez que vous avancez pas à pas et que la relation s’approfondit, c’est une joie indescriptible. »

La « Caravaniste » Leopoldina von Waldburg note : « Nous nous rendons compte que ce sont des personnes comme nous. Ils ont des sentiments et une grande capacité d’amour. Nos invités ont chacun sa personnalité propre. Nous les surnommons nos invités, mais en réalité ce sont nos amis, nos ‟habibis″ (bien-aimés). »

Logeant ensemble dans une maison de la banlieue de Beyrouth, les « Caravanistes » se partagent les tâches quotidiennes, notamment la cuisine et le ménage. Ce sens communautaire de même que l’opportunité de partager les émotions, les défis et les progrès qu’ils expérimentent avec leurs invités sont une source constante de force et de support.

Un autre soutien essentiel des « Caravanistes » est la prière, qu’ils font ensemble plusieurs fois par jour, en commençant par les prières du matin. Ils demandent surtout à Dieu de les soutenir et les guider avant leurs visites dans les institutions pour passer un moment avec leurs invités.

« En faisant de nos invités notre priorité, ma foi a grandi », note Felicitas.

Le programme de Caravan est varié et comprend des cours de groupe de langue arabe à domicile, ainsi qu’un cursus conçu spécialement pour eux à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), incluant des cours sur l’histoire du Moyen-Orient, l’islam et le christianisme, et pour lequel sont attribués 16 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits) internationalement reconnus.

Durant leur séjour, les « Caravanistes » aident en outre dans l’enseignement de l’anglais et des maths dans une école pour les petits réfugiés syriens.

Par ailleurs, des excursions sont régulièrement organisées pour que Caravan découvre les sites historiques du Liban et sa richesse culturelle.

Comme ses compagnons « Caravanistes », Felicitas craint déjà l’un des défis les plus difficiles qui les attendent : « Ce sera horrible de dire adieu » aux invités quand viendra le moment de quitter le Liban. « Mais ce qui nous console, poursuit-elle, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui aimera nos invités », grâce aux camps d’été de Chabrouh et aux groupes Caravan qui suivront. « C’est ce qui rend le projet Caravan si spécial. »

Chaque groupe Caravan laisse derrière lui un legs au Liban. À l’institution psychiatrique par exemple, des motifs muraux colorés décorent les couloirs. Un groupe a même assuré le financement d’une chambre sensorielle spécialisée, conçue pour éveiller et faciliter les sept sens.

Depuis ses débuts en 2009, un total de 122 jeunes ont participé au projet Caravan, et une quinzaine d’autres sont attendus l’année prochaine. Leur engagement s’étend bien au-delà du Liban, dans leurs mères patries, où les anciens de Caravan jouent le rôle d’ambassadeurs officieux, partageant leur extraordinaire expérience à l’étranger et créant ainsi une dynamique internationale pour une participation aux futurs projets Caravan au Liban.

Enfin, chaque deux ans, la communité Caravan a l’occasion de se retrouver et de créer de nouveaux liens, tant avec leurs pairs qu’avec les invités, lors d’un camp d’anciens de Caravan à Chabrouh.

Par Doreen Abi Raad.

Anthony a peine à cacher sa joie, tournoyant, un grand sourire aux lèvres et les yeux brillants. Cette expression de bonheur est une réaction typique d’Anthony et ses compagnons résidant dans une institution psychiatrique, à chaque visite, trois fois par semaine, du groupe Caravan de l’Ordre de Malte Liban.

Anthony se réjouit de l’attention particulière que lui porte la « Caravaniste » Antonie Borggreve pendant qu’ils dansent au rythme d’une musique de fond, leurs bras battant en chœur.

À côté, Toufic et la « Caravaniste » Felicitas von Kessel sont assis côte à côte. Quand Felicitas sifflote doucement dans l’oreille de Toufic et dépose un baiser sur sa joue, ce dernier sourit timidement et se penche avec un frisson de contentement.

Tout cela fait partie du programme Caravan, une initiative commune des Associations allemande et libanaise de l’Ordre de Malte qui réunit des jeunes de 18 ans et plus, venus de pays étrangers passer 10 mois au Liban, au service de la communauté handicapée, affectueusement surnommée « les invités ».

Né il y a dix ans dans la lignée des camps de l’Ordre de Malte à Chabrouh organisés à l’intention des handicapés physiques et mentaux, l’objectif du projet Caravan est d’assurer à ceux-ci une continuité tout au long de l’année, au sein de leur environnement institutionnel quotidien.

Généralement, les « Caravanistes » choisissent de prendre une année sabbatique enrichissante avant d’entamer leurs études universitaires. Bien que le projet Caravan soit actuellement germano-libanais, il tend à s’ouvrir à une participation internationale. Le groupe actuel comporte 14 jeunes Allemands et un Belge, mais les groupes précédents avaient réuni des jeunes de nombreux autres pays européens.

Leur aventure Caravan a commencé par un camp préparatoire de 10 jours au Liban, avant de participer aux camps d’été de Chabrouh, dans le magnifique cadre d’une montagne vierge ; c’est là qu’ils ont fait personnellement connaissance avec nombre d’invités qu’ils visiteront plus tard dans leurs institutions.

 « Bien que ce soit épuisant, c’était tellement beau ! dit Felicitas de son expérience à Chabrouh. Le cœur s’ouvre. »

Malgré que les participants à Caravan n’aient habituellement pas d’expérience préalable avec les handicapés mentaux et physiques, ils sont attirés par l’esprit de l’Ordre au service des invités avec amour et dans le respect de la dignité de tout être humain.

Dans l’institution où vivent Anthony et Toufic, par exemple, le ratio de soignants est de 60 pour 3, ce qui ne permet pas vraiment d’accorder une attention individuelle aux malades. Tant les « Caravanistes » que les Jeunes libanais de l’Ordre de Malte qui visitent ces institutions comblent ce manque avec un amour inconditionnel. Un soignant a même comparé leurs visites à celles de membres de famille élargie, comme des tantes ou oncles, entretenant des liens privilégiés.

« C’était un peu dur au début, admet Antonie. Mais mon rôle est de donner et d’exprimer aux invités autant de joie et d’amour que je peux. Et je sens que je reçois bien plus d’eux que je ne donne, c’est incroyable. Quand vous recevez un sourire d’un invité et sentez que vous avancez pas à pas et que la relation s’approfondit, c’est une joie indescriptible. »

La « Caravaniste » Leopoldina von Waldburg note : « Nous nous rendons compte que ce sont des personnes comme nous. Ils ont des sentiments et une grande capacité d’amour. Nos invités ont chacun sa personnalité propre. Nous les surnommons nos invités, mais en réalité ce sont nos amis, nos ‟habibis″ (bien-aimés). »

Logeant ensemble dans une maison de la banlieue de Beyrouth, les « Caravanistes » se partagent les tâches quotidiennes, notamment la cuisine et le ménage. Ce sens communautaire de même que l’opportunité de partager les émotions, les défis et les progrès qu’ils expérimentent avec leurs invités sont une source constante de force et de support.

Un autre soutien essentiel des « Caravanistes » est la prière, qu’ils font ensemble plusieurs fois par jour, en commençant par les prières du matin. Ils demandent surtout à Dieu de les soutenir et les guider avant leurs visites dans les institutions pour passer un moment avec leurs invités.

« En faisant de nos invités notre priorité, ma foi a grandi », note Felicitas.

Le programme de Caravan est varié et comprend des cours de groupe de langue arabe à domicile, ainsi qu’un cursus conçu spécialement pour eux à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), incluant des cours sur l’histoire du Moyen-Orient, l’islam et le christianisme, et pour lequel sont attribués 16 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits) internationalement reconnus.

Durant leur séjour, les « Caravanistes » aident en outre dans l’enseignement de l’anglais et des maths dans une école pour les petits réfugiés syriens.

Par ailleurs, des excursions sont régulièrement organisées pour que Caravan découvre les sites historiques du Liban et sa richesse culturelle.

Comme ses compagnons « Caravanistes », Felicitas craint déjà l’un des défis les plus difficiles qui les attendent : « Ce sera horrible de dire adieu » aux invités quand viendra le moment de quitter le Liban. « Mais ce qui nous console, poursuit-elle, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui aimera nos invités », grâce aux camps d’été de Chabrouh et aux groupes Caravan qui suivront. « C’est ce qui rend le projet Caravan si spécial. »

Chaque groupe Caravan laisse derrière lui un legs au Liban. À l’institution psychiatrique par exemple, des motifs muraux colorés décorent les couloirs. Un groupe a même assuré le financement d’une chambre sensorielle spécialisée, conçue pour éveiller et faciliter les sept sens.

Depuis ses débuts en 2009, un total de 122 jeunes ont participé au projet Caravan, et une quinzaine d’autres sont attendus l’année prochaine. Leur engagement s’étend bien au-delà du Liban, dans leurs mères patries, où les anciens de Caravan jouent le rôle d’ambassadeurs officieux, partageant leur extraordinaire expérience à l’étranger et créant ainsi une dynamique internationale pour une participation aux futurs projets Caravan au Liban.

Enfin, chaque deux ans, la communité Caravan a l’occasion de se retrouver et de créer de nouveaux liens, tant avec leurs pairs qu’avec les invités, lors d’un camp d’anciens de Caravan à Chabrouh.

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Des jeunes chrétiens et musulmans répandent la joie de Noël dans Beyrouth

Doreen Abi Raad • Catholic News Service • Posted December 10, 2018 BEIRUT (CNS) Beyrouth

Par un sombre et pluvieux samedi matin à Beyrouth, Julia, 92 ans, reçoit chaleureusement ses visiteurs, de jeunes chrétiens et musulmans venus installer un arbre de Noël dans son modeste appartement.

« Bienvenue ! Je vous aime », dit-elle, tout sourire, à ses invités, qui l’embrassent avant d’entamer en chœur « Jingle Bells ».

Julia, catholique maronite, fait partie des 10 bénéficiaires du projet de décoration d’arbres de Noël auprès des personnes âgées défavorisées, lancé conjointement le 8 décembre par les volontaires de l’Association libanaise des Chevaliers de Malte (catholique) et de l’association Who is Hussein (musulmane chiite), en collaboration avec les guides de Saint-Vincent-de-Paul.

Veuve depuis 40 ans, Julia vit avec Nicolas, son fils célibataire de 66 ans, qui a des difficultés à trouver un emploi dans son métier de peintre en bâtiment.

Au Liban, l’État n’assure pas de prestations sociales en faveur des personnes démunies. Julia est l’une des bénéficiaires du programme de parrainage des personnes âgées lancé par l’Association libanaise des Chevaliers de Malte, dans le cadre duquel les jeunes volontaires de l’Ordre effectuent des visites à domicile mensuelles auprès des personnes âgées.

Et ce jour-là, Julia se réjouit du traitement royal qu’on lui prodigue, installée à la fenêtre de son balcon, au rez-de-chaussée, pendant que ses visiteurs s’occupent avec enthousiasme à mettre en place l’arbre, démêler les guirlandes de lumières et accrocher les décorations brillantes et colorées, tout en chantant « Gloria in Excelsis Deo ».

« Jésus-Christ nous a appelés pour donner de la joie aux gens et aider à rendre leur vie plus agréable, dit Léa Chalhoub, guide de 17 ans, à Catholic News Service, en décorant le sapin de Julia. Le Liban est un pays où musulmans et chrétiens coexistent, et nous devons travailler main dans la main pour bâtir une société meilleure. »

« Jésus veut que nous aidions les autres, particulièrement à Noël », ajoute Théa Rizkallah, 8 ans.

Passant en mode divertissement, certains dansent au rythme des chants de Noël diffusés à partir d’un téléphone. Applaudissant et chantant en chœur, Julia ne peut bientôׅt plus résister, entraînée dans la farandole et faisant danser horizontalement sa canne, telle une star de music-hall.

« Mes jambes et mes bras ne sont plus très forts », s’excuse Julia, terminant sa danse en position assise, tapant avec sa canne au rythme des notes.

Puis, choisissant parmi un méli-mélo de produits d’une boîte posée à ses côtés, Julia demande à se faire vernir les ongles. Une des volontaires, Zahraa Omeiry, applique le vernis Bordeaux festif comme une caresse sur chaque doigt, toujours au son de la musique. Un des voisins, passant dans la rue, chargé de paquets, s’arrête pour observer les festivités à travers la fenêtre, plaisantant avec une Julia toute fière d’arborer ses ongles peints : « C’est ton mariage ? »

Parmi les visiteurs de Julia, Zahraa et sa cousine, Nour Omeiry, toutes deux musulmanes chiites, étudiantes en sciences politiques à l’Université Saint-Joseph, ont récemment rejoint le groupe de l’Ordre de Malte.

« Il est très important d’aider les plus démunis, de faire sourire les gens », déclare Nour Omeiry à Catholic News Service.

« Nous sommes tous humains, et nous devons vivre ensemble », affirme-t-elle au sujet de la coexistence islamo-chrétienne. « C’est magnifique de nouer des liens et de partager quelque chose que nous aimons tous faire », ajoute-t-elle. Comme bon nombre de musulmans au Liban, sa famille célèbre Noël par un repas familial autour d’un petit sapin.

Avec une crèche posée sous ses branches, l’arbre de Julia est illuminé sous les acclamations, avant que jeunes et moins jeunes n’entonnent en chœur « Feliz Navidad ».

« Je rends grâce à Dieu ! Vous valez de l’or ! » dit Julia à ses visiteurs.

Nicolas, resté silencieux sur le balcon pour permettre à sa mère de savourer l’attention qu’on lui porte, déclare à CNS, les yeux pleins d’émotion : « Je suis reconnaissant que Dieu nous ait bénis à travers cette visite. Je suis serein quand je vois ma mère si heureuse. »

L’Association libanaise des Chevaliers de Malte gère un réseau de 30 opérations différentes sur l’ensemble du territoire libanais, notamment des centres médico-sociaux, des unités médicales mobiles et des centres de jour pour les personnes âgées.

L’ONG libanaise Who is Hussein organise, elle, des activités telles que porter des fleurs aux malades et aux personnes démunies dans les hôpitaux, de même qu’elle assure une distribution de nourriture durant le mois de ramadan et lors des « 10 jours de bonté » des célébrations de la Achoura.

Des jeunes des deux groupes ont par ailleurs collaboré en servant des iftars (repas de clôture du jeûne) aux personnes âgées défavorisées, durant le mois de ramadan.

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Journée mondiale des pauvres, 18 novembre 2018

“Un pauvre crie, le Seigneur l’entend”

L’Ordre de Malte répond à l’invitation du pape François à participer activement à cette deuxième Journée mondiale des Pauvres. Le cri de l’homme pauvre peut être celui d’un homme en situation de pauvreté d’esprit ou de corps. Tout au long de son histoire, l’Ordre a répondu à cet appel à l’aide des personnes démunies. C’est ce cri qui anime les milliers de membres et bénévoles de l’Ordre.

Tout autour du monde, nous offrons une aide médicale et sociale aux personnes défavorisées et désespérées sur les six continents, nous soutenons les victimes de catastrophes naturelles, nous apportons du réconfort aux pauvres d’esprit. Dans les 120 pays où nous sommes présents, nos efforts continuent sans relâche pour servir les personnes dans le besoin.

Au Liban, l’Ordre gère actuellement un ensemble de 30 opérations différentes au travers duquel il assiste et soutient, sur l’ensemble du territoire libanais, ceux que la vie n’a pas favorisés, avec amour, dignité et dans le respect de toutes leurs différences, mettant en œuvre des programmes humanitaires en coopération avec toutes les communautés religieuses et devenant ainsi, au travers de son action, un acteur d’amour, de paix et de coexistence.

Aujourd’hui n’est pas un jour différent des autres, si ce n’est que nos organisations autour du monde s’unissent à sa Sainteté elle-même dans la prière et l’action afin de marquer l’exigence d’un effort collectif pour réduire la pauvreté.

Ensemble, amenons le monde à prendre conscience du terrible pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté, dans l’espoir que nous continuerons à changer les choses. Nous devons continuer.

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Chabrouh, « la Maison de l’amour »

Alors que le soleil se couche sur le centre de Chabrouh en ces magnifiques journées d’automne, les murs de l’impressionnante demeure qui surplombe fièrement sa cour abritent des émotions sincères et authentiques. Cette année, le projet de Chabrouh célèbre deux décennies de soutien inconditionnel et de dévouement de volontaires libanais et étrangers envers leurs invités, souvent marginalisés et oubliés en raison de leur handicap – infirmité motrice cérébrale, syndrome de Down, autisme, épilepsie… –, et qui ont tant besoin de se sentir aimés.

Chabrouh a été surnommé « la Maison de l’amour », tant les émotions qu’on y ressent sont bouleversantes. On y apprend vraiment à aimer et être aimé. Mais c’est aussi la maison des célébrations, avec de réelles émotions qui transparaissent à travers les acclamations, les rires et les danses d’une foule qui vibre à l’unisson.

Quand on observe l’activité du centre, on y voit de jeunes gens enjoués prenant soin des invités à besoins spéciaux, mais surtout ces derniers, transportés de joie, évoluer tranquillement et sans souci dans les jardins ensoleillés. N’est-ce pas là la preuve du pouvoir de l’amour à transcender la souffrance et la solitude ?
Explorer les origines des camps de Chabrouh permet de comprendre l’esprit de ce projet, qui a vu le jour grâce à un jeune volontaire allemand visitant le Liban en 1997. Touché par la sévérité des cas de handicaps mentaux et physiques qu’il a rencontrés au cours de son séjour, il a saisi l’importance d’offrir de l’amour et des soins à ces personnes rejetées par la société, afin de restaurer leur dignité. Quelques années plus tard, de jeunes volontaires libanais, profondément émus de ce grand geste, ont suivi son exemple, plongeant de plain-pied dans cet ambitieux projet, pour en arriver à organiser annuellement 26 camps d’une semaine chacun.

Alors que les camps prenaient leur élan et rencontraient une reconnaissance mondiale, le bâtiment de Chabrouh, remis à neuf et aménagé en un établissement doté d’équipements de pointe, jouissait du soutien grandissant et de la contribution internationale des Jeunes de l’Ordre de Malte, réunissant 14 délégations de 8 nationalités différentes. Des camps tchèques, suisses, allemands, italiens, britanniques, hollandais et espagnols se sont donc succédé tout au long de l’année, avec de jeunes volontaires qui attendaient avec impatience et enthousiasme leur séjour au pays du Cèdre.
La vision du projet se base sur la relation individuelle qui s’instaure entre un volontaire et un invité, créant par là même un lien unique à travers la chaleur humaine, les soins prodigués et l’amour. Recevant annuellement plus de 900 volontaires venus du monde entier pour soulager la souffrance de plus de 600 invités libanais handicapés, les camps de Chabrouh représentent pour tous un pont éducationnel pour le renforcement de la foi, de la confiance en soi, de la tolérance et du respect des autres. C’est une expérience spirituelle qui transforme réellement la vie des volontaires, qui rentrent dans leur pays emportant avec eux des souvenirs poignants.

Avec le temps, le centre continue à prendre de l’ampleur, tant sur le plan de la taille que sur celui de l’importance. Initialement activé par les Jeunes de l’Ordre de Malte Liban, il représente aujourd’hui un flambeau multigénérationnel et international, rassemblant au cours de ses camps parents, enfants et amis du monde entier. Il réunit par ailleurs des Chevaliers et Dames dans l’esprit de service et selon la devise de l’Ordre Tuitio fidei et Obsequium pauperum.
Un esprit exceptionnel rayonne de ces camps durant lesquels des Chevaliers et Dames allemands, hollandais et britanniques, avec les volontaires de Caravane, déambulent dans l’établissement, tenant nos Seigneurs les malades par la main ou poussant leur chaise roulante sur les rampes. Ces voyageurs ont choisi de dédier, à travers ces camps, une semaine entière de leur vie afin de venir au Liban choyer nos invités à besoins spéciaux, et leur prodiguer amour, attention et contact humain. Même les « Mamas » – âgées de plus de 65 ans – venant de leurs pays respectifs rejoignent les camps pour offrir aux invités une cuisine traditionnelle.

La relation qui s’établit entre ces voyageurs internationaux et les invités du centre est profondément émotionnelle et spirituelle, au sein de camps animés, remplis d’activités, de musique et de rires. Le camp des vétérans hollandais et britanniques clôture la série de délégations qui ont défilé à Chabrouh. Ce qui avait débuté avec quelques volontaires en 2011 a évolué en un camp à part entière des deux pays. Depuis 2012, ils reviennent chaque année pour insuffler de la joie, exprimer leur engagement et prendre soin de nos Seigneurs les malades, leur faisant vivre de nouvelles expériences et sorties.

Franz, 65 ans, participe pour la seconde année consécutive au camp des Chevaliers et Dames. « J’avais d’abord entendu parler de Chabrouh à travers mon fils et ma fille, qui avaient tous deux participé plusieurs fois aux camps par le passé. Ils étaient rentrés transportés de joie et d’émotion. Je me suis dit que cela était absolument fascinant, et que je devais tenter la même expérience. Je suis ici depuis 5 jours avec mon invité Charbel, et je sais déjà que je reviendrai l’année prochaine. »

Camilla, 59 ans, est à Chabrouh pour la première fois. « J’ai entendu parler de Chabrouh à travers des amis qui étaient venus quelques années plus tôt. Mon fils est aussi venu à Chabrouh, et je peux vous assurer que cette expérience a bouleversé sa vie. Étant donné que mon mari et mon fils souffrent tous deux de handicaps, Chabrouh n’a pas été pour moi une expérience nouvelle. Toutefois, je souhaitais faire partie de la communauté de Chabrouh, prier et partager le pouvoir de la foi avec d’autres, et communiquer amour et soutien à ceux qui en ont besoin. C’est un grand honneur d’être ici. »

Johanna, 38 ans, vient à Chabrouh depuis 13 ans. « Je préfère passer mes vacances ici plutôt que de voyager vers d’autres destinations. Mes filles et mon mari m’accompagnent depuis plusieurs années. C’est une expérience extrêmement épanouissante pour toute la famille. »

Charbel, un jeune homme de 26 ans souffrant de handicaps physique et mental, m’a dit un jour : « Chabrouh est ma maison ; je m’y sens aimé et en sécurité. »

Ces mots touchants reflètent l’essence même du projet et l’assurance de sa pérennité.

 

 

 

 

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La musique au cœur du cycle de la vie

Suite à une première série de concerts de piano entamée au mois d’avril 2018, l’Ordre de Malte Liban, en partenariat avec la Fondation Résonnance et avec le soutien de la Société Générale de Banque au Liban, a poursuivi son voyage en musique.

Du 29 août au 4 septembre, Elizabeth Sombart et Fabrice Eulry ont donné sept concerts de piano qui ont illuminé les cœurs et les âmes de leurs auditeurs jeunes et moins jeunes, bien portants, handicapés, malades ou convalescents.

Fabrice Eulry, artiste compositeur international, a partagé avec une immense générosité des rythmes de jazz et de blues, lors de performances uniques et personnalisées au cours desquelles l’audience a été transportée par la connexion magique instaurée avec le pianiste.

Ces concerts ont été offerts successivement aux toxicomanes en réhabilitation du centre Oum el-Nour ; aux jeunes de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen, réunis à l’initiative de l’association March à Kahwetna Café à Tripoli ; à la communauté de Khaldieh et ses environs dans le centre médico-social de l’Ordre de Malte à Khaldieh ; et, pour terminer, aux invités à besoins spéciaux du centre de l’Ordre à Chabrouh, qui célébrait pour l’occasion son 20e anniversaire.

La suite des concerts a été magistralement interprétée par Elizabeth Sombard, qui a emporté son audience dans un voyage spirituel sur les mélodies de Bach, Mozart, Brahms, Tchaïkovski et Beethoven, d’abord au centre d’accueil de l’Ordre de Malte à Kfardebian pour nos invités à besoins spéciaux ; puis pour apporter un peu de réconfort aux enfants cancéreux du St Jude Children Cancer Center ; et enfin pour soulager les malades du centre Minerva pour le 3e âge et les patients atteints d’alzheimer.

En conclusion, et pour citer le président de l’Ordre de Malte Liban : « L’amour rassemble les gens sans aucune discrimination de genre, de religion ou de couleur. Nous ne pouvons reconstruire le Liban qu’en nous unissant en un seul cœur battant. »

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Messe pour la célébration des 20 ans du centre de Chabrouh

À l’occasion du 20e anniversaire du projet Chabrouh de l’Ordre de Malte, le nouveau nonce apostolique au Liban, Monseigneur Joseph Spiteri, a célébré une messe dans la grande cour du centre, le dimanche 9 septembre 2018.

Nos bien-aimés invités à besoins spéciaux, les volontaires libanais, suisses et allemands, les chapelains et membres de l’Association Libanaise des Chevaliers de Malte étaient unis dans la prière autour de S.E. Mgr Joseph Spiteri, assisté de Mgr Yvan Santus, du R.P. Raymond Abou Assi, directeur du centre, du R.P. Joseph Nassar, directeur de l’Hôtel-Dieu de France, et du R.P. Khalil Rahmé, dirigeant la magnifique chorale formée de jeunes volontaires du projet Caravan.

Mgr Spiteri, dans son homélie, déclara que « s’ouvrir aux autres peut nous libérer de nos faiblesses », affirmant que « nous grandissons en prenant soin des autres » et que « l’amour du Seigneur ne se traduit pas par des mots, des sentiments et la volonté d’aider, mais par les actions réalisées pour se soutenir mutuellement ».

« Servir l’autre se fait à travers le partenariat, le soutien et les soins offerts, et c’est exactement ce dont nous sommes témoins ici, à Chabrouh, grâce aux actions de ces jeunes volontaires », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Nous devons rêver d’un monde meilleur et avoir le courage de réaliser ces rêves. »

Célébrant ses 20 ans d’existence, le centre de Chabrouh est indéniablement devenu une école d’apprentissage de l’amour. Il poursuit son développement en prodiguant soins et soutien à plus de 600 invités à besoins spéciaux par an.

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Les Jeunes de l’Ordre de Malte organisent leur soirée annuelle de récolte de fonds

La soirée des Jeunes de l’Ordre de Malte, organisée au Bar National, le 2 août 2018, pour récolter des fonds leur permettant de mener à bien leurs activités sociales et humanitaires, a réuni plus de 400 invités, autour du thème « Quelque chose de beau est à l’horizon », inspiré par l’amour et l’espoir, dans une ambiance inoubliable.

La présidente des Jeunes, Nour Moghabghab, a mis l’accent dans son discours sur les efforts, la passion et le dévouement des jeunes volontaires qui, durant les 12 dernières années, ont réussi à appliquer la devise de l’Ordre de Malte au Liban, inspirée par Pasteur, « Je ne te demande ni ta race, ni ta couleur, ni ta religion, mais dis-moi quelle est ta souffrance », et ce à travers leurs projets humanitaires au profit des enfants défavorisés et des personnes âgées ou handicapées.

Soulignant que c’est grâce au soutien constant de l’ensemble des invités, de leurs familles et de leurs amis, qu’ils ont pu élargir leur champ d’action, Nour a conclu en remerciant tous ceux qui ont participé à la réussite de la soirée, notamment les principaux sponsors, la banque Saradar et la BEMO Bank.

Le président de l’Association Libanaise des Chevaliers de Malte, Marwan Sehnaoui, était comme toujours présent pour témoigner de son soutien inconditionnel à ces jeunes volontaires qui représentent l’avenir et la pérennité de l’Ordre de Malte au Liban.

Les présents ont ainsi profité d’une soirée à multiples facettes, avec l’animation du maître de cérémonie John Saad, les airs mutins des Swinging Sisters, le film touchant relatant les actions des Jeunes pour l’année 2017, pour finir tous sur la piste de danse, sur les rythmes entraînants du groupe Arnabeat.

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