Cette jeune femme vive de 20 ans est aussi belle moralement que physiquement. Laetitia Rached, étudiante en deuxième année de sciences politiques à l’USJ, a trouvé sa voie en s’engageant auprès des personnes à besoins spécifiques, après avoir fait du volontariat avec les Jeunes de l’Ordre de Malte. Elle a saisi l’opportunité pour soulever cette cause à travers le concours Miss USJ.

« J’ai rejoint les Jeunes de l’Ordre de Malte après le ‟Clubs day″ l’année dernière à l’USJ. Les Jeunes avaient un stand que mes camarades de classe tenaient. Ils expliquaient le concept des camps et des activités ; bien qu’un peu effrayée par la responsabilité qu’impliquait de s’occuper d’autres personnes, je me suis inscrite. Quelques semaines plus tard, je participai à mon premier camp, celui du Syndrome de Down. J’ignorais alors que ce serait le début d’une expérience extraordinaire.

« Ce premier camp m’a beaucoup appris, de même que mon invité Élie, qui a changé ma vie. Quand le bus est arrivé le premier jour du camp, j’avais vraiment très peur, n’étant pas habituée à traiter avec des personnes à besoins spécifiques, et ne sachant donc pas à quoi m’attendre. Mais à l’instant où Élie est descendu du bus, m’a enlacée et m’a dit en me prenant la main : ‟Tu es ma sœur maintenant, viens, allons jouer″, j’ai été entraînée.

« C’était le week-end le plus extraordinaire de ma vie, durant lequel j’ai appris que c’est en donnant que l’on reçoit, et que l’amour et l’attention peuvent venir à bout de toutes les différences. Les magnifiques activités telles que le Talent show (mon préféré) m’ont vraiment appris que ‟l’invalidité″ n’existe pas. Chacun d’entre nous a des capacités, elles sont simplement différentes. 12 camps plus tard, je peux certifier qu’il n’y a rien de plus épanouissant. Je suis reconnaissante pour la chance que j’ai de passer du temps avec eux, car je crois que ce sont des anges, ils nous inspirent. »

Les Jeunes de l’Ordre qu’elle a rejoints sont désormais une seconde famille pour Laetitia, qui a ouvert son cœur et éveillé son esprit.

Elle a décidé de participer au concours de Miss USJ car il représente une opportunité pour s’exprimer sur une cause qui lui tient à cœur. Le concours s’est transformé d’un concours de beauté en un « Miss porteuse de cause » et, à ce titre, Laetitia s’est présentée durant la compétition en tant que porte-parole des personnes à besoins spécifiques, consciente que c’était là l’occasion de mettre en avant de nombreux aspects de cette cause. En informant et éclairant le public sur la nécessité d’entourer et d’inclure ceux qui sont différents, elle souhaite secouer les préjugés rigides de la société en espérant que les fossés entre la conformité et la différence s’effacent progressivement.

Les résultats du concours étaient basés sur les critères suivants : une campagne en ligne menée par les candidates, une compétition de présentation, un vote public et un discours de clôture.

Laetitia s’est fait un devoir de communiquer avec conviction tout l’amour et toutes les émotions expérimentées à travers le travail bénévole avec les Jeunes de l’Ordre de Malte, soulignant la notion d’acceptation de l’autre quelle que soit sa différence. Elle a depuis communiqué régulièrement sur les réseaux sociaux – Insta Laetitia Rached et FB Laetitia Rached –, présentant les camps, les statistiques et les recommandations juridiques. Le hashtag de sa campagne #werisebyliftingothers (C’est en élevant les autres qu’on grandit soi-même) est on ne peut plus expressif.

La campagne a débuté le 22 avril et s’est étendue jusqu’au 14 mai, date à laquelle les résultats ont été annoncés. La compétition était rude et plusieurs jeunes femmes défendaient passionnément les causes auxquelles elles tenaient. Laetitia a gagné le titre de Miss Congeniality, le deuxième le plus convoité, et a arboré fièrement les couleurs de l’Ordre.

Fidèle à ses convictions, à la question posée au cours de la compétition « Que souhaiteriez-vous changer à l’USJ ? », elle a répondu : « Développer un programme scolaire adapté aux personnes à besoins spécifiques, permettant ainsi une égalité d’accès à l’éducation pour tous. »