La « Caravaniste » Leopoldina von Waldburg note : « Nous nous rendons compte que ce sont
des personnes comme nous. Ils ont des sentiments et une grande capacité
d’amour. Nos invités ont chacun sa personnalité propre. Nous les surnommons nos
invités, mais en réalité ce sont nos amis, nos ‟habibis″ (bien-aimés). »
Logeant ensemble dans une maison de la banlieue de Beyrouth, les « Caravanistes » se partagent les tâches quotidiennes, notamment la cuisine et le ménage. Ce
sens communautaire de même que l’opportunité de partager les émotions, les
défis et les progrès qu’ils expérimentent avec leurs invités sont une source
constante de force et de support.
Un autre soutien essentiel des « Caravanistes » est la prière,
qu’ils font ensemble plusieurs fois par jour, en commençant par les prières du
matin. Ils demandent surtout à Dieu de les soutenir et les guider avant leurs
visites dans les institutions pour passer un moment avec leurs invités.
« En faisant de nos invités notre priorité, ma foi a grandi »,
note Felicitas.
Le programme de Caravan est varié et comprend des cours de groupe de langue
arabe à domicile, ainsi qu’un cursus conçu spécialement pour eux à l’Université
Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), incluant des cours sur l’histoire du
Moyen-Orient, l’islam et le christianisme, et pour lequel sont attribués 16 crédits ECTS (Système
européen de transfert et d’accumulation de crédits) internationalement
reconnus.
Durant leur séjour, les « Caravanistes » aident en outre dans
l’enseignement de l’anglais et des maths dans une école pour les petits
réfugiés syriens.
Par ailleurs, des excursions sont régulièrement organisées pour que Caravan
découvre les sites historiques du Liban et sa richesse culturelle.
Comme ses compagnons « Caravanistes », Felicitas craint déjà l’un des défis les plus difficiles qui les attendent : « Ce sera horrible de dire adieu » aux invités quand viendra le moment de quitter le Liban. « Mais ce qui nous console, poursuit-elle, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui aimera nos invités », grâce aux camps d’été de Chabrouh et aux groupes Caravan qui suivront. « C’est ce qui rend le projet Caravan si spécial. »
Chaque groupe Caravan laisse derrière lui un legs au Liban. À l’institution
psychiatrique par exemple, des motifs muraux colorés décorent les couloirs. Un
groupe a même assuré le financement d’une chambre sensorielle spécialisée,
conçue pour éveiller et faciliter les sept sens.
Depuis ses débuts en 2009, un total de 122 jeunes ont participé au projet
Caravan, et une quinzaine d’autres sont attendus l’année prochaine. Leur
engagement s’étend bien au-delà du Liban, dans leurs mères patries, où les
anciens de Caravan jouent le rôle d’ambassadeurs officieux, partageant leur
extraordinaire expérience à l’étranger et créant ainsi une dynamique
internationale pour une participation aux futurs projets Caravan au Liban.
Enfin, chaque deux ans, la communité Caravan a l’occasion de se retrouver
et de créer de nouveaux liens, tant avec leurs pairs qu’avec les invités, lors
d’un camp d’anciens de Caravan à Chabrouh.
À côté, Toufic et la « Caravaniste » Felicitas von Kessel sont
assis côte à côte. Quand Felicitas sifflote doucement dans l’oreille de Toufic
et dépose un baiser sur sa joue, ce dernier sourit timidement et se penche avec
un frisson de contentement.
Tout cela fait partie du programme Caravan, une initiative commune des
Associations allemande et libanaise de l’Ordre de Malte qui réunit des jeunes
de 18 ans et plus, venus de pays étrangers passer 10 mois au Liban, au service
de la communauté handicapée, affectueusement surnommée « les
invités ».
Né il y a dix ans dans la lignée des camps de l’Ordre de Malte à Chabrouh organisés
à l’intention des handicapés physiques et mentaux, l’objectif du projet Caravan
est d’assurer à ceux-ci une continuité tout au long de l’année, au sein de leur
environnement institutionnel quotidien.
Généralement, les « Caravanistes » choisissent de prendre une
année sabbatique enrichissante avant d’entamer leurs études universitaires.
Bien que le projet Caravan soit actuellement germano-libanais, il tend à
s’ouvrir à une participation internationale. Le groupe actuel comporte 14
jeunes Allemands et un Belge, mais les groupes précédents avaient réuni des
jeunes de nombreux autres pays européens.
Leur aventure Caravan a commencé par un camp préparatoire de 10 jours au
Liban, avant de participer aux camps d’été de Chabrouh, dans le magnifique
cadre d’une montagne vierge ; c’est là qu’ils ont fait personnellement
connaissance avec nombre d’invités qu’ils visiteront plus tard dans leurs
institutions.
« Bien que ce soit épuisant,
c’était tellement beau ! dit Felicitas de son expérience à Chabrouh. Le
cœur s’ouvre. »
Malgré que les participants à Caravan n’aient habituellement pas
d’expérience préalable avec les handicapés mentaux et physiques, ils sont
attirés par l’esprit de l’Ordre au service des invités avec amour et dans le
respect de la dignité de tout être humain.
Dans l’institution où vivent Anthony et Toufic, par exemple, le ratio de
soignants est de 60 pour 3, ce qui ne permet pas vraiment d’accorder une
attention individuelle aux malades. Tant les « Caravanistes » que les
Jeunes libanais de l’Ordre de Malte qui visitent ces institutions comblent ce
manque avec un amour inconditionnel. Un soignant a même comparé leurs visites à
celles de membres de famille élargie, comme des tantes ou oncles, entretenant
des liens privilégiés.
« C’était un peu dur au début, admet Antonie. Mais mon rôle est de donner et d’exprimer aux invités autant de joie et d’amour que je peux. Et je sens que je reçois bien plus d’eux que je ne donne, c’est incroyable. Quand vous recevez un sourire d’un invité et sentez que vous avancez pas à pas et que la relation s’approfondit, c’est une joie indescriptible. »
La « Caravaniste » Leopoldina von Waldburg note : « Nous nous rendons compte que ce sont
des personnes comme nous. Ils ont des sentiments et une grande capacité
d’amour. Nos invités ont chacun sa personnalité propre. Nous les surnommons nos
invités, mais en réalité ce sont nos amis, nos ‟habibis″ (bien-aimés). »
Logeant ensemble dans une maison de la banlieue de Beyrouth, les « Caravanistes » se partagent les tâches quotidiennes, notamment la cuisine et le ménage. Ce
sens communautaire de même que l’opportunité de partager les émotions, les
défis et les progrès qu’ils expérimentent avec leurs invités sont une source
constante de force et de support.
Un autre soutien essentiel des « Caravanistes » est la prière,
qu’ils font ensemble plusieurs fois par jour, en commençant par les prières du
matin. Ils demandent surtout à Dieu de les soutenir et les guider avant leurs
visites dans les institutions pour passer un moment avec leurs invités.
« En faisant de nos invités notre priorité, ma foi a grandi »,
note Felicitas.
Le programme de Caravan est varié et comprend des cours de groupe de langue
arabe à domicile, ainsi qu’un cursus conçu spécialement pour eux à l’Université
Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), incluant des cours sur l’histoire du
Moyen-Orient, l’islam et le christianisme, et pour lequel sont attribués 16 crédits ECTS (Système
européen de transfert et d’accumulation de crédits) internationalement
reconnus.
Durant leur séjour, les « Caravanistes » aident en outre dans
l’enseignement de l’anglais et des maths dans une école pour les petits
réfugiés syriens.
Par ailleurs, des excursions sont régulièrement organisées pour que Caravan
découvre les sites historiques du Liban et sa richesse culturelle.
Comme ses compagnons « Caravanistes », Felicitas craint déjà l’un des défis les plus difficiles qui les attendent : « Ce sera horrible de dire adieu » aux invités quand viendra le moment de quitter le Liban. « Mais ce qui nous console, poursuit-elle, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui aimera nos invités », grâce aux camps d’été de Chabrouh et aux groupes Caravan qui suivront. « C’est ce qui rend le projet Caravan si spécial. »
Chaque groupe Caravan laisse derrière lui un legs au Liban. À l’institution
psychiatrique par exemple, des motifs muraux colorés décorent les couloirs. Un
groupe a même assuré le financement d’une chambre sensorielle spécialisée,
conçue pour éveiller et faciliter les sept sens.
Depuis ses débuts en 2009, un total de 122 jeunes ont participé au projet
Caravan, et une quinzaine d’autres sont attendus l’année prochaine. Leur
engagement s’étend bien au-delà du Liban, dans leurs mères patries, où les
anciens de Caravan jouent le rôle d’ambassadeurs officieux, partageant leur
extraordinaire expérience à l’étranger et créant ainsi une dynamique
internationale pour une participation aux futurs projets Caravan au Liban.
Enfin, chaque deux ans, la communité Caravan a l’occasion de se retrouver
et de créer de nouveaux liens, tant avec leurs pairs qu’avec les invités, lors
d’un camp d’anciens de Caravan à Chabrouh.
Par Doreen Abi Raad.
Anthony a peine à cacher sa joie, tournoyant, un grand sourire aux lèvres
et les yeux brillants. Cette expression de bonheur est une réaction typique
d’Anthony et ses compagnons résidant dans une institution psychiatrique, à chaque
visite, trois fois par semaine, du groupe Caravan de l’Ordre de Malte Liban.
Anthony se réjouit de l’attention particulière que lui porte la « Caravaniste » Antonie Borggreve pendant qu’ils dansent au rythme d’une musique de fond, leurs bras battant en chœur.
À côté, Toufic et la « Caravaniste » Felicitas von Kessel sont
assis côte à côte. Quand Felicitas sifflote doucement dans l’oreille de Toufic
et dépose un baiser sur sa joue, ce dernier sourit timidement et se penche avec
un frisson de contentement.
Tout cela fait partie du programme Caravan, une initiative commune des
Associations allemande et libanaise de l’Ordre de Malte qui réunit des jeunes
de 18 ans et plus, venus de pays étrangers passer 10 mois au Liban, au service
de la communauté handicapée, affectueusement surnommée « les
invités ».
Né il y a dix ans dans la lignée des camps de l’Ordre de Malte à Chabrouh organisés
à l’intention des handicapés physiques et mentaux, l’objectif du projet Caravan
est d’assurer à ceux-ci une continuité tout au long de l’année, au sein de leur
environnement institutionnel quotidien.
Généralement, les « Caravanistes » choisissent de prendre une
année sabbatique enrichissante avant d’entamer leurs études universitaires.
Bien que le projet Caravan soit actuellement germano-libanais, il tend à
s’ouvrir à une participation internationale. Le groupe actuel comporte 14
jeunes Allemands et un Belge, mais les groupes précédents avaient réuni des
jeunes de nombreux autres pays européens.
Leur aventure Caravan a commencé par un camp préparatoire de 10 jours au
Liban, avant de participer aux camps d’été de Chabrouh, dans le magnifique
cadre d’une montagne vierge ; c’est là qu’ils ont fait personnellement
connaissance avec nombre d’invités qu’ils visiteront plus tard dans leurs
institutions.
« Bien que ce soit épuisant,
c’était tellement beau ! dit Felicitas de son expérience à Chabrouh. Le
cœur s’ouvre. »
Malgré que les participants à Caravan n’aient habituellement pas
d’expérience préalable avec les handicapés mentaux et physiques, ils sont
attirés par l’esprit de l’Ordre au service des invités avec amour et dans le
respect de la dignité de tout être humain.
Dans l’institution où vivent Anthony et Toufic, par exemple, le ratio de
soignants est de 60 pour 3, ce qui ne permet pas vraiment d’accorder une
attention individuelle aux malades. Tant les « Caravanistes » que les
Jeunes libanais de l’Ordre de Malte qui visitent ces institutions comblent ce
manque avec un amour inconditionnel. Un soignant a même comparé leurs visites à
celles de membres de famille élargie, comme des tantes ou oncles, entretenant
des liens privilégiés.
« C’était un peu dur au début, admet Antonie. Mais mon rôle est de donner et d’exprimer aux invités autant de joie et d’amour que je peux. Et je sens que je reçois bien plus d’eux que je ne donne, c’est incroyable. Quand vous recevez un sourire d’un invité et sentez que vous avancez pas à pas et que la relation s’approfondit, c’est une joie indescriptible. »
La « Caravaniste » Leopoldina von Waldburg note : « Nous nous rendons compte que ce sont
des personnes comme nous. Ils ont des sentiments et une grande capacité
d’amour. Nos invités ont chacun sa personnalité propre. Nous les surnommons nos
invités, mais en réalité ce sont nos amis, nos ‟habibis″ (bien-aimés). »
Logeant ensemble dans une maison de la banlieue de Beyrouth, les « Caravanistes » se partagent les tâches quotidiennes, notamment la cuisine et le ménage. Ce
sens communautaire de même que l’opportunité de partager les émotions, les
défis et les progrès qu’ils expérimentent avec leurs invités sont une source
constante de force et de support.
Un autre soutien essentiel des « Caravanistes » est la prière,
qu’ils font ensemble plusieurs fois par jour, en commençant par les prières du
matin. Ils demandent surtout à Dieu de les soutenir et les guider avant leurs
visites dans les institutions pour passer un moment avec leurs invités.
« En faisant de nos invités notre priorité, ma foi a grandi »,
note Felicitas.
Le programme de Caravan est varié et comprend des cours de groupe de langue
arabe à domicile, ainsi qu’un cursus conçu spécialement pour eux à l’Université
Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), incluant des cours sur l’histoire du
Moyen-Orient, l’islam et le christianisme, et pour lequel sont attribués 16 crédits ECTS (Système
européen de transfert et d’accumulation de crédits) internationalement
reconnus.
Durant leur séjour, les « Caravanistes » aident en outre dans
l’enseignement de l’anglais et des maths dans une école pour les petits
réfugiés syriens.
Par ailleurs, des excursions sont régulièrement organisées pour que Caravan
découvre les sites historiques du Liban et sa richesse culturelle.
Comme ses compagnons « Caravanistes », Felicitas craint déjà l’un des défis les plus difficiles qui les attendent : « Ce sera horrible de dire adieu » aux invités quand viendra le moment de quitter le Liban. « Mais ce qui nous console, poursuit-elle, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui aimera nos invités », grâce aux camps d’été de Chabrouh et aux groupes Caravan qui suivront. « C’est ce qui rend le projet Caravan si spécial. »
Chaque groupe Caravan laisse derrière lui un legs au Liban. À l’institution
psychiatrique par exemple, des motifs muraux colorés décorent les couloirs. Un
groupe a même assuré le financement d’une chambre sensorielle spécialisée,
conçue pour éveiller et faciliter les sept sens.
Depuis ses débuts en 2009, un total de 122 jeunes ont participé au projet
Caravan, et une quinzaine d’autres sont attendus l’année prochaine. Leur
engagement s’étend bien au-delà du Liban, dans leurs mères patries, où les
anciens de Caravan jouent le rôle d’ambassadeurs officieux, partageant leur
extraordinaire expérience à l’étranger et créant ainsi une dynamique
internationale pour une participation aux futurs projets Caravan au Liban.
Enfin, chaque deux ans, la communité Caravan a l’occasion de se retrouver
et de créer de nouveaux liens, tant avec leurs pairs qu’avec les invités, lors
d’un camp d’anciens de Caravan à Chabrouh.