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Le Grand Magistère annonce la disparition de S.A.E. le Grand Maître Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto

Le Grand Magistère annonce, avec une profonde douleur, le décès de Son Altesse Éminentissime le Prince et 80ème Grand Maître, Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto, survenue à Rome quelques minutes après minuit le 29 avril des suites d’une maladie incurable diagnostiquée il y a quelques mois. Selon l’article 17 de la Constitution de l’Ordre souverain de Malte, le Grand Commandeur, Fra’ Ruy Gonçalo do Valle Peixoto de Villas Boas a pris les fonctions de Lieutenant intérimaire et restera à la tête de l’Ordre souverain jusqu’à l’élection du nouveau Grand Maître.

Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto est né à Rome le 9 décembre 1944. Diplômé en lettres et philosophie à l’Université La Sapienza de Rome, il s’est spécialisé en archéologie chrétienne et en histoire de l’art. Il a occupé des fonctions académiques à l’Université pontificale urbanienne où il a enseigné le grec ancien et a également été bibliothécaire et archiviste en chef pour les importantes collections de recherche de l’Université. Au fil des ans, il a publié des essais et des articles sur certains aspects de l’histoire de l’art médiéval.

Admis au sein de l’Ordre souverain en 1985 comme Chevalier d’honneur et de dévotion, Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto a prononcé ses vœux perpétuels en 1993. De 1994 à 1999, il a été Grand Prieur de Lombardie et de Venise et, de 1999 à 2004, membre du Souverain Conseil. Lors du Chapitre général de 2004, il a été élu Grand Commandeur. A la mort du 78ème Grand Maître, Fra’ Andrew Bertie, en février 2008, il est devenu Lieutenant intérimaire. De 2008 à 2017, Fra’ Giacomo Dalla Torre a occupé le poste de Grand Prieur de Rome. Suite à la démission du 79ème Grand Maître, Fra’ Matthew Festing, le Conseil Complet d’État du 29 avril 2017 l’a élu Lieutenant de Grand Maître pour un an. Lors du Conseil Complet d’État du 2 mai 2018, il a été élu 80ème Prince et Grand Maître de l’Ordre souverain de Malte.

Homme de grande spiritualité et de chaleur humaine, Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto s’est toujours personnellement engagé dans l’assistance aux personnes dans le besoin, servant des repas aux sans-abri dans les gares de Termini et Tiburtina à Rome. Il a participé à de très nombreux pèlerinages internationaux de l’Ordre de Malte à Lourdes et aux pèlerinages nationaux à Loreto et à Assise. Il montrait une grande joie à participer aux Camps d’été internationaux de l’Ordre pour jeunes handicapés au cours desquels il recevait beaucoup d’affection de la part des jeunes bénévoles et participants.

Dans sa fonction de Grand Maître, Fra’ Giacomo Dalla Torre a entrepris de nombreux voyages officiels et visites d’État. Ainsi, en janvier dernier il s’est rendu en visite d’État au Bénin et en juillet dernier au Cameroun. Plus récemment, il s’est rendu en Allemagne, en Slovénie et en Bulgarie pour des rencontres avec les autorités locales. Aux cours de ses voyages, il a toujours tenu à visiter les structures médico-sociales de l’Ordre pour pouvoir saluer en personne aussi bien les équipes que les patients.

Une forte humanité et un profond dévouement à une vie de bienfaisance ont animé les actions du 80ème Grand Maître de l’Ordre souverain de Malte dont tous ceux qui l’ont connu se souviendront des talents diplomatiques et des manières toujours cordiales et affectueuses. 

Le Liban a toujours eu une place privilégiée dans son cœur et ses prières, depuis sa visite en 2017. Le 80ème Grand Maître demeurera une inspiration pour les membres de l’Association Libanaise des Chevaliers de Malte, et dans le cœur de ceux qui l’ont connu.

 
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L’Ordre de Malte défie le coronavirus et décuple son action de terrain

En pleine pandémie de Covid-19 et malgré les mesures de confinement, l’Ordre de Malte Liban poursuit son action humanitaire auprès des personnes démunies et multiplie ses activités de soins de santé, dans le respect des recommandations de protection de l’OMS et du ministère de la Santé.

Comme un étendard d’espoir, la croix de l’Ordre de Malte, dans son blason rouge repérable à des kilomètres, sillonne sans relâche et contre vents et marées les routes du territoire libanais jusque dans ses régions les plus reculées, pour aller vers les plus souffrants et leur apporter un soutien essentiel en ces temps tourmentés.

En effet, malgré les mesures de confinement imposées à la population, l’Ordre de Malte, dans le respect de sa devise « Je ne te demande ni ta race, ni ta couleur, ni ta religion, mais dis-moi quelle est ta souffrance », poursuit son action humanitaire, sans distinction aucune, auprès des plus démunis, et ils sont nombreux, notamment suite aux crises économique et sanitaire que subit le pays.

Car si le coronavirus est actuellement l’ennemi n° 1 à combattre, les autres maladies ne sont pas en reste, et il est primordial, aujourd’hui plus que jamais, d’assurer les soins de santé indispensables aux malades, notamment chroniques.

Services gratuits des UMM

À travers ses 4 unités médicales mobiles (UMM) qui circulent au Liban-Nord, au Liban-Sud et dans la Békaa – en attendant la mise en place de 3 autres d’ici à la fin de l’année –, l’Ordre de Malte Liban se rend auprès des populations les plus nécessiteuses et leur prodigue gratuitement les soins de santé dont ils ont besoin. Ces UMM n’ont interrompu leur activité que quelques jours, au début de la pandémie, le temps de s’équiper selon le protocole de protection contre le Covid-19, avant de se lancer de plus belle dans les zones vulnérables du pays, et ce en totale coordination avec les différentes municipalités concernées.

Pour gérer les quelque 120 patients que reçoit quotidiennement chaque unité médicale mobile, les équipes soignantes ont mis en place un système de filtrage à l’entrée de l’UMM, afin de les catégoriser selon leurs demandes. Ceux qui viennent se fournir à la pharmacie reçoivent leur lot de médicaments à l’extérieur de l’UMM. Seuls les cas qui nécessitent une consultation sont reçus dans l’unité médicale, et cela après s’être pliés à la procédure de prise de température, désinfection et port de masque et gants. À ce jour, aucun cas de Covid-19 n’a encore été détecté ; si c’était le cas, celui-ci serait référé aux autorités compétentes.

La misère rampante a multiplié le nombre de nécessiteux qui viennent se faire traiter par les UMM. Saleh, quadragénaire de Jabboulé (Békaa) et père de 3 enfants, relate : « Dès le début de la crise du coronavirus, je me suis retrouvé au chômage. Je ne peux plus payer mon loyer ni la pharmacie… C’est à peine si j’arrive à nourrir mes enfants. Cette situation est catastrophique, elle nous étouffe… » Sa voix se brise, il est au bord des larmes. Mais il se reprend : « Nous sommes extrêmement reconnaissants à l’Ordre de Malte de nous assurer, à travers son UMM, les médicaments dont nous avons besoin. »

Rawia, 39 ans, vit avec sa mère, âgée et diabétique, et souffre elle-même de tension artérielle. « Je travaillais dans un restaurant, explique-t-elle, mais la situation s’est graduellement détériorée, et je suis sans travail depuis l’automne. Nous sommes acculées, ma mère et moi, à vivre de l’aumône des gens. Grâce à Dieu, l’Ordre de Malte nous fournit gracieusement une grande partie des médicaments dont nous avons besoin. »

En parallèle et dans un souci d’information vitale depuis le début de la pandémie, le personnel des UMM, au fil de ses déplacements, en profite pour mener des campagnes de sensibilisation et d’éducation auprès des populations les plus indigentes, et donc les moins informées.

Centres médico-sociaux et téléconsultations

L’action de l’Ordre de Malte rayonne par ailleurs grâce à ses 10 centres médico-sociaux disséminés sur l’ensemble du territoire libanais, et qui continuent d’assurer les principaux services médicaux (médecine générale, pédiatrie, cardiologie, gynécologie) de même que le suivi médical et la provision en médicaments pour les patients souffrant de maladies chroniques, à travers une pharmacie qui fonctionne à plein régime. Seules les activités paramédicales et la dentisterie ont été suspendues.

Afin de pouvoir poursuivre les consultations dans le respect des instructions de distanciation sociale, une hotline a été mise en place dans chacun des centres, facilitant le maintien du contact entre les patients et les médecins et encourageant même, quand le cas le permet, les téléconsultations.

Pour recevoir les patients, les centres ont eux aussi adopté les mesures nécessaires à travers une discipline collective et une application stricte des instructions de protection, suivant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et du ministère de la Santé publique, auquel l’Ordre de Malte Liban est lié à travers une convention signée avec la République libanaise. Ces instructions incluent les mesures d’hygiène, le protocole d’accueil du patient, la conduite à tenir si le patient montre des signes cliniques, la désinfection des surfaces de travail, locaux et véhicules, et enfin un roulement pour assurer une permanence regroupant le moins de monde possible au sein des centres.

Maintenir le contact humain

Les centres de jour pour les personnes du 3e âge ont pour leur part dû fermer leurs portes par mesure de précaution et pour préserver nos aînés, particulièrement fragiles en cette période de pandémie. Le contact est cependant maintenu avec tous, et des visites à domicile sont effectuées régulièrement auprès de ceux d’entre eux qui sont malades, notamment s’ils habitent dans des régions éloignées.

Ce contact humain, si vilipendé en ces temps de confinement, reste pourtant l’élément-clé de l’action de l’Ordre de Malte. Comme l’affirme un des médecins : « Notre mission est aujourd’hui plus essentielle que jamais, et aucun virus ne nous empêchera de la poursuivre auprès des plus vulnérables d’entre nous. » Un hommage particulier doit être rendu, une fois de plus, au personnel soignant qui, bravant le danger de la contamination et par-delà les armures de protection et les mille et une précautions à prendre, continue à transmettre, à travers chaque geste et chaque soin dispensé, amour et réconfort, médicaments universels du corps et de l’âme.

Article publié dans L’Orient-Le Jour le 10 avril 2020.

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Le Grand Maître de l’Ordre de Malte : “Les Seigneurs Malades et leurs familles dans mes prières”

Chers confrères et consœurs, chers professionnels, bénévoles et soutiens de l’Ordre de Malte dans le monde entier,

En ce moment sans précédent qui unit plus de 150 nations dans le monde entier face aux mêmes défis graves, ma plus profonde gratitude va aux associations, aux bénévoles et aux corps de secours de l’Ordre de Malte qui contribuent à soutenir les systèmes sanitaires nationaux dans différents pays frappés par la pandémie de Covid-19. Notre personnel médical et nos bénévoles fournissent une assistance aux personnes âgées contraintes à une quarantaine à leur domicile, en livrant régulièrement de la nourriture et des médicaments. Des équipes sanitaires sont déployées pour administrer des tests à la population et gérer des unités médicales mobiles équipées pour prêter assistance aux patients, en suivant rigoureusement les directives sanitaires. Leur infatigable dévouement témoigne du message chrétien et de la foi qui se trouvent à la base de toutes les activités caritatives de l’Ordre de Malte.

Je souhaite en outre exprimer ma plus profonde reconnaissance à tous les professionnels du secteur médical qui, depuis l’apparition du virus, travaillent 24h sur 24 pour assister les personnes frappées par cette maladie.

Nous lisons tous les jours dans la presse des nouvelles douloureuses sur les conditions des personnes qui ont été hospitalisées, pour beaucoup en thérapie intensive, certaines intubées. Nous devons prier pour les Seigneurs Malades qui, vivant en isolement, souffrent davantage en cette situation de solitude. Notre pensée va également à leurs familles : être privé de la possibilité de prendre soin d’un être cher ou de lui dire adieu est une douleur que personne ne devrait avoir à endurer, et je souhaite exprimer ma solidarité à toutes les personnes qui vivent cette terrible situation. A elles, ainsi qu’à tous les médecins, les infirmiers et tout le personnel soignant, vont mes prières et ma pleine et entière gratitude.

C’est avec un profond regret qu’il a été décidé d’annuler le 62ème Pèlerinage international de l’Ordre de Malte à Lourdes, l’un des moments les plus significatifs de la vie des membres et des bénévoles de l’Ordre de Malte. Une décision très douloureuse.

En raison de l’aggravation rapide de la situation en France, pour la première fois en plus de 160 ans, le sanctuaire marial de Notre-Dame de Lourdes a été fermé au public. Je nourris l’espoir que de nombreux membres et bénévoles pourront se réunir pour le pèlerinage en Terre Sainte prévu en novembre prochain, à l’occasion du 900ème anniversaire de la mort de notre fondateur, le Bienheureux Gérard, dans l’espérance que le monde ait alors tourné cette dramatique page de l’histoire.

Avec ses 900 ans de tradition hospitalière dans l’assistance aux pauvres et aux malades, l’Ordre de Malte reste proche de ceux qui se trouvent dans le besoin et de ceux qui souffrent dans ce terrible moment, et il continuera d’aider les plus démunis. Je souhaiterais rappeler les mots prononcés par le pape François il y a quelques jours : “Unis au Christ, nous ne sommes jamais seuls”, et je renouvelle l’appel du souverain pontife qui demande à tous de “prier pour les personnes âgées qui souffrent, tout particulièrement de solitude intérieure”.

Je vous souhaite à tous un saint Carême.

Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto

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L’Ordre de Malte organise une réunion pour renforcer l’aide humanitaire dans les régions du Moyen-Orient frappées par la violence

Avec la guerre en cours en Syrie, désormais dans sa 9ème année et ses répercussions sur les pays voisins, avec les troubles politiques au Liban, qui ont mené le pays, foyer de 18 confessions différentes, à un état d’urgence sociale et économique prolongé, et face aux tensions grandissantes en Libye, l’Ordre de Malte a organisé, le 27 février, une séance de travail réunissant les ambassadeurs locaux de l’Ordre, les présidents d’associations ainsi que les responsables de Malteser International et d’Ordre de Malte France, pour évaluer comment renforcer et augmenter les initiatives de secours aux communautés touchées.

Les hauts responsables de l’Ordre de Malte œuvrant dans de nombreux états affectés par les troubles actuels, comme le Liban, la Jordanie et la Palestine, ainsi que l’ambassadeur de l’Ordre auprès de l’Union Européenne, des responsables politiques et des spécialistes du terrain de pays clés comme l’Irak ont participé à la discussion. Malteser International, l’agence internationale d’aide humanitaire de l’Ordre de Malte, y a contribué grandement en présentant un document d’orientation offrant une description de la situation actuelle de la région. L’Ordre de Malte hongrois, soutien actif des projets humanitaires en Syrie, a également participé à la réunion.

Le Grand Hospitalier, Dominique de La Rochefoucauld-Montbel, a appelé à un effort conjoint pour renforcer encore davantage le réseau de l’Ordre, soulignant à quel point des outils comme les accords de coopération entre les états et les institutions sont essentiels pour apporter un secours immédiat aux personnes dans le besoin.

La dramatique situation syrienne a été au cœur de la journée de travail qui a eu lieu à Rome à la Villa Magistrale, l’un des sièges gouvernementaux de l’Ordre, Jusqu’à présent, plus d’un demi million de Syriens sont morts dans les combats et sous les bombardements, et des millions de personnes ont fui le pays. On compte plus de 12 millions de déplacés, dont 5,6 millions environ vivent comme réfugiés dans les pays voisins et à travers le monde. Ne serait-ce que dans la région d’Idleb, plus de deux millions de personnes sont dépendantes de l’aide humanitaire.

Plus largement, l’augmentation de la population au Moyen-Orient, en particulier dans les grands centres urbains, pèse lourdement sur l’accès aux ressources primaires comme l’eau et la nourriture, surtout dans les pays dévastés par des années de guerres et de violences comme l’Irak, a déclaré un représentant de Malteser International. L’agence a déployé une équipe d’urgence et du personnel médical dans la région peu après le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011.

Aujourd’hui, Malteser International mène plusieurs projets en Irak, en Turquie et au Liban, et soutient des activités médicales et de secours en Syrie. L’association libanaise a, ces dernières années, renforcé son réseau d’assistance médico-sociale, portant à 30 le nombre de ses programmes d’aide, parmi lesquels deux nouvelles unités médicales mobiles dans le nord et dans le sud pour apporter de l’aide aux communautés dans le besoin.

Au cours de la réunion, à laquelle ont participé plus de 30 représentants de l’Ordre de Malte, l’accent a été mis sur la nécessité de renforcer la protection des communautés religieuses et de chercher à mettre fin à l’hémorragie de chrétiens du Moyen-Orient, en intensifiant le dialogue avec le monde arabe et islamique.

“Nous devons faire face à de grands défis – a déclaré le Grand Chancelier, Albrecht Boeselager, dans son discours – avant tout il nous faut comprendre ce que l’Ordre de Malte peut faire sur le terrain pour chercher à aider les communautés vivant dans les régions parcourues par les violences, tout particulièrement les communautés religieuses les plus menacées par la discrimination et la persécution; un deuxième point consiste à examiner, pays par pays, ce que l’Ordre, et en particulier ses agences opérationnelles comme Malteser International et Ordre de Malte France, peut faire pour lutter de manière efficace contre les problèmes dramatiques auxquels le Moyen-Orient fait face”.

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Protocole de coopération entre l’armée libanaise et l’Association libanaise des Chevaliers de Malte

 

Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, a reçu dans son bureau de Yarzé le président de l’Association libanaise des chevaliers de Malte (ALCM), Marwan Sehnaoui, accompagné d’une délégation de l’association, suite à la signature d’un protocole de coopération entre les services de santé de l’armée et l’association, dans l’objectif de soutenir les dispensaires militaires et d’améliorer leur performance, leur permettant ainsi de prodiguer le plus efficacement possible les soins de santé à leurs bénéficiaires. 

Le protocole avait auparavant été signé en présence du général Élias Chamieh, membre du conseil militaire, représentant le commandant en chef de l’armée, par M. Sehnaoui, au nom de l’association, et le général Georges Youssef, chef des services de santé de l’armée. 

La signature de l’accord découle du succès d’un projet pilote lancé dans un centre commun de la ville de Rmeich, au Liban-Sud, et vise à élargir cette expérience et à jeter les bases de son développement, selon l’Association libanaise des chevaliers de Malte. Dans sa déclaration, celle-ci a affirmé que sa coopération avec l’armée « repose sur une confiance mutuelle entre les deux institutions qui œuvrent pour le respect de la dignité humaine ». 

L’Association libanaise des chevaliers de Malte est active au Liban depuis plus de 40 ans. Elle opère aujourd’hui grâce à un réseau d’une trentaine de programmes humanitaires, à travers lesquels elle contribue à soutenir les nécessiteux et ceux qui souffrent dans des conditions difficiles, et cela sans discrimination aucune et en coopération avec toutes les communautés religieuses, dans le respect de leurs spécificités. 

L’association compte, disséminés sur l’ensemble du territoire libanais, neuf centres de soins de santé primaire, trois centres de soins aux personnes du troisième âge et six unités médicales mobiles, en plus d’un certain nombre d’activités qui ciblent les jeunes et les personnes à potentialité différente.

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Discours du Grand Maître au corps diplomatique accrédité près l’Ordre souverain de Malte

Le Grand Maître, Fra’ Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto, a reçu aujourd’hui le corps diplomatique accrédité près l’Ordre souverain de Malte pour l’audience du début de la nouvelle année. La rencontre a eu lieu à la Villa Magistrale à Rome.

Après l’intervention du Doyen du corps diplomatique, l’ambassadeur du Cameroun Antoine Zanga, le Grand Maître a prononcé son discours que nous rapportons en détail ci-dessous.

Monsieur le Doyen, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je vous adresse à tous chaleureusement la bienvenue. Nous nous retrouvons au début d’une nouvelle année pour le traditionnel échange de vœux avec l’espoir que l’année qui vient de commencer soit riche de perspectives encourageantes de paix et de dialogue dans le monde. J’adresse un salut particulier aux ambassadeurs qui participent pour la première fois à cette audience avec le corps diplomatique accrédité près l’Ordre souverain de Malte.

Je remercie vivement l’ambassadeur du Cameroun, Son Excellence Antoine Zanga – depuis cette année, Doyen du corps diplomatique – pour son discours que j’ai beaucoup apprécié.

Je voudrais dès maintenant exprimer ma grande préoccupation pour les tensions croissantes de ces derniers jours en Irak, en Iran et en Libye. L’Ordre souverain de Malte fait sien l’appel à la paix et à la réconciliation adressé par Sa Sainteté le pape François à l’occasion de la 53e Journée mondiale pour la Paix, le premier janvier dernier.

Ces dernières années, le nombre de personnes qui souffrent de la faim a diminué, de même que le taux de mortalité infantile : deux indicateurs importants du progrès humain. Cependant, cette tendance risque de s’inverser à cause des actions humaines et non pour des causes naturelles ou liées au sous-développement. Les véritables raisons doivent être cherchées dans les guerres et les désordres civils. C’est un scandale et je vous invite, ambassadeurs, à ne pas cesser de rappeler aux gouvernements ce danger intolérable. Mon vœu est donc que la diplomatie humanitaire devienne toujours plus un instrument indispensable pour promouvoir le dialogue et la paix et résoudre les conflits décennaux qui ensanglantent de nombreuses parties du monde.

Nous laissons derrière nous une année difficile. Les crises humanitaires en Syrie, mais aussi celles au Yémen et au Venezuela, le drame des Rohingyas au Myanmar, produisent un nombre toujours plus élevé de déplacés et de réfugiés qui cherchent un refuge dans les pays voisins, désormais au bord de l’effondrement. En plus des grandes crises tristement connues, il y a les crises plus silencieuses, qui se jouent loin des pages des journaux et des projecteurs : je pense aux crises et aux conflits gelés dans les Balkans occidentaux et dans le Caucase méridional, parmi lesquels la Géorgie. En Afrique, aux tensions en Érythrée, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Mali. Mais aussi aux urgences dans le Triangle du Nord en Amérique centrale, en Haïti et sur l’île de Mindanao aux Philippines.

Nous assistons à un dramatique record négatif du nombre de personnes contraintes à recourir à la protection humanitaire : plus de 130 millions dans 42 pays environ.

Selon les derniers rapports des Nations Unies, un enfant sur quatre vit dans un État frappé par des violences ou des actes terroristes. Une donnée qui nous attriste, au lendemain de la Journée internationale pour les droits de l’enfance et de l’adolescence qui, en novembre 2019, a fêté ses trente ans. Les enfants sont les sujets les plus faibles quand un conflit, ou une catastrophe naturelle, cause l’effondrement des services de base. Notre pensée va à toutes les populations frappées par le prolongement de conflits ou de crises humanitaires qui déterminent une aggravation supplémentaire de leurs conditions de vie.

Cette année s’est ouverte sur les images dramatiques venues d’Australie, en proie depuis des mois à des incendies dévastateurs qui ont tué des dizaines de personnes et détruits des millions d’hectares de terrain, mettant en péril la survie de nombreuses espèces d’animaux autochtones. L’urgence climatique et environnementale, pendant des années négligée, si ce n’est même niée, continue de montrer ses violents effets, provocant des tempêtes, des inondations, des typhons, la sécheresse partout dans le monde. L’intensification de phénomènes météorologiques violents est un des facteurs à la base du phénomène migratoire.

Comme l’a déclaré lors du récent sommet sur le climat à Madrid le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres : « Le choix doit se faire entre l’espoir d’un monde meilleur et la capitulation. »

Le rôle des organismes humanitaires qui travaillent pour alléger les souffrances et pour le bien commun de l’humanité est de plus en plus essentiel dans un moment historique où sont parfois remis en question les principes et les valeurs qui se trouvent à la base des démocraties, valeurs comme la solidarité, l’égalité, le respect des droits de l’Homme et des droits civils.

Je m’interroge : qu’avons-nous retenu des enseignements subis du « court vingtième siècle » ? L’Union européenne, née des décombres des deux grandes guerres mondiales, s’essouffle tandis que croissent des mouvements qui brandissent des sentiments de fermeture et d’incompréhension, invoquant la levée de murs et de barrières, trente ans précisément après la chute du Mur, symbole d’opposition idéologique, de rejet de la liberté, et de conflit entre blocs opposés.

Nous ne pouvons pas ne pas regarder avec préoccupation ces phénomènes et ne pas reconnaître dans la mission de l’Ordre de Malte un antidote au mépris envers les « différents », à l’indifférence face à la douleur des autres, à l’affirmation de l’individualisme. Nos 80 000 bénévoles, présents dans 120 pays du monde, notre réseau diplomatique qui embrasse 109 États et les organismes internationaux les plus importants, nos 13 500 membres et 42 000 professionnels de la santé œuvrent tous les jours pour donner espoir et soulagement à ceux qui souffrent de leur âge avancé, d’un handicap, d’une maladie ou de la pauvreté.

Le moment de l’année où cette myriade d’activités devient particulièrement évidente est la Journée mondiale des Pauvres, instituée par le pape François et dont la troisième édition a eu lieu en novembre dernier. Les initiatives nées pour témoigner de la présence quotidienne de l’Ordre aux côtés des personnes qui souffrent ont été très nombreuses dans le monde entier. L’an dernier, plus de 1 000 centres d’assistance de jour dirigés par l’Ordre de Malte dans le monde entier ont offert des soins médicaux, un soutien psychologique, des biens de première nécessité, des repas chauds, ainsi que la possibilité pour les sans domicile fixe ou les personnes vivant dans un état de pauvreté d’accéder à des douches et faire leurs lessives. Ne serait-ce qu’en Italie, en 2018, 470 000 repas et 85 000 vêtements ont été distribués.

Nous avons fait nôtre le vibrant appel du Saint Père à renforcer le réseau de soutien aux « familles contraintes de quitter leurs terres pour chercher des moyens de subsistance ailleurs ; aux orphelins qui ont perdu leurs parents ou qui ont été violemment séparés d’eux pour être exploités brutalement ; aux jeunes à la recherche d’une réussite professionnelle, qui se voient refuser l’accès au travail en raison de politiques économiques aveugles ; aux victimes de nombreuses formes de violence, de la prostitution à la drogue, et humiliées au plus intime ».

A tous, nous tendons la main : dans les villes occidentales où nous distribuons des repas aux sans-abri, sur les continents africain et asiatique où, entre guerres oubliées et sécheresse, nous dirigeons des hôpitaux et des programmes d’assistance médicale, le long des principales routes migratoires où nous offrons protection et premiers secours.

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Ces dernières années, l’action de l’Ordre souverain de Malte s’est concentrée en particulier sur la lutte contre le trafic d’êtres humains. Un phénomène odieux dans lequel est lourdement impliquée la grande criminalité internationale. Il y a quelques mois, nous avons organisé à Paris une conférence « Comment mieux combattre le trafic sexuel des femmes en Afrique occidentale et soutenir leur réhabilitation », réunissant des diplomates, des universitaires, des hommes politiques, des représentants d’institutions européennes et nigérianes, des organisations catholiques et de congrégations religieuses, et des consultants dans le domaine psychosocial.

Dans son intervention, le Grand Chancelier a rappelé le travail effectué par l’Ordre de Malte au Nigeria où, au début de l’année 2019, avec le soutien de l’un de nos deux ambassadeurs chargés de lutter contre le fléau du trafic d’êtres humains, a été inauguré un centre d’accueil à Lagos, pour offrir des soins, une protection et une possible réhabilitation aux femmes victimes de trafic qui rentrent dans leur pays. La contribution de l’Ordre de Malte dans ce domaine si dramatique émerge aussi au sein de la communauté internationale. A Genève, notre mission auprès des Nations unies participe activement à des campagnes et initiatives pour solliciter des réponses plus efficaces et maintenir une attention haute sur l’esclavage, qui, aujourd’hui plus que jamais, a atteint des chiffres très élevés.

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Je voudrais, chers Ambassadeurs, vous tenir informés d’un autre projet important de l’Ordre de Malte, qui concerne la valorisation du précieux travail fourni sur le terrain, souvent dans des zones de crises si ce n’est de guerre, par les Organisations et institutions religieuses. De tels organismes sont en effet souvent déjà présents sur le terrain et ainsi en mesure de mieux se mouvoir que d’autres dans ces décors caractérisés par des situations de crise. Depuis plusieurs années – je me souviens du symposium de 2015 à Genève et de la participation au sommet humanitaire mondial d’Istanbul de 2016 – l’Ordre de Malte travaille à promouvoir cette action et a récemment rédigé un document réunissant les principes-clés que les religions monothéistes embrassent, comme le caractère sacré de la vie humaine et la protection des lieux de culte. Le document – Religious compact –, rédigé avec la contribution de représentants des religions catholique et islamique, sera présenté dans les prochains mois. Il contient des principes et des lignes directrices sur le rôle que les communautés et les institutions religieuses peuvent jouer pour aider à résoudre les situations de crise, en atténuer les effets sur les populations concernées et améliorer la fourniture et la distribution des aides alimentaires. La dimension religieuse ne doit pas être considérée comme un problème ou comme une cause de conflit, mais au contraire comme une opportunité pour surmonter les crises.

Nous sommes convaincus que ce document peut apporter une contribution importante au dialogue interreligieux et aider à mieux gérer et alléger les conséquences des situations de conflit sur les populations impliquées, sous le signe de valeurs partagées par toutes les religions.

Il est désormais clair pour tous que la valeur ajoutée des organisations religieuses réside essentiellement en trois éléments : le fait qu’elles sont, à commencer par l’Ordre de Malte, prêtes à rester sur le terrain pour de longues périodes, de là dérive une crédibilité peu commune auprès des populations locales; le fait que l’aide humanitaire mise en place par la Communauté internationale ne concerne en général que les besoins matériels des populations frappées, tandis que les institutions religieuses se soucient aussi des exigences spirituelles, souvent négligées lors des grandes interventions humanitaires; le fait que le recours à la “carte de la religion” permet de trouver plus facilement, souvent dans des contextes sociaux caractérisés par la tradition et par des facteurs fortement religieux, un dénominateur commun avec les groupes les plus réticents à accueillir l’aide internationale.

En octobre, l’Ordre souverain de Malte et le gouvernement hongrois ont signé à Budapest un mémorandum d’entente pour renforcer la coopération et pour répondre correctement aux persécutions des minorités ethniques et religieuses en zone de crise.

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Certaines graves crises humanitaires que j’ai citées au début de mon discours connaissent une forte présence et action de l’Ordre de Malte. Dans les pays limitrophes de la Syrie, nous garantissons une aide médicale et des projets d’assistance sociale à de nombreux réfugiés. Au Liban, traversé depuis des mois par une très grave crise politique qui a de lourdes répercutions sur l’économie et le tissu social du pays, notre association nationale continue de fournir une assistance médicale dans les zones les plus pauvres du pays à travers 10 centres médico-sociaux et plusieurs cliniques mobiles, qui offrent une assistance aux Libanais et aux réfugiés sans faire aucune discrimination quant à leur confession religieuse. En Turquie, nous déployons des projets d’insertion et de réhabilitation pour les victimes de la guerre syrienne ; au nord de l’Irak, nous avons, ces dernières années, lancé d’importants projets pour la protection des groupes ethno-religieux – comme les chrétiens, les yazidis et les shabaks – et pour prêter assistance aux femmes victimes de traumatismes liés à la guerre, aux persécutions et aux violences infligées ces dernières années par l’État islamique. Le long des principales routes migratoires, comme celle de la mer Méditerranée, nos équipes travaillent, depuis plus de 10 ans, à porter secours lors de naufrages. Elles sont déployées à bord des bateaux de la Marine militaire et des Gardes côtes italiens et continuent d’œuvrer en mer grâce aux accords avec les institutions italiennes. Cette activité et les nombreux accords de coopération en place avec la République italienne seront au cœur des entretiens que j’aurai le 13 février prochain au Quirinal avec le Président Sergio Mattarella.

Cette année, nous célébrons les 900 ans de la mort de notre fondateur, le Bienheureux Gérard. Pour cet anniversaire très spécial, l’Ordre de Malte organise en novembre prochain un pèlerinage international en Terre Sainte. Une occasion de rappeler notre lien étroit avec cette région, où notre action reste solide. A Bethléem, Palestine, notre hôpital de la Sainte-Famille continue d’être un point de référence pour les familles palestiniennes. Avec 4 700 naissances par an, l’hôpital offre aussi des soins spécialisés aux enfants nés prématurés ou avec des maladies congénitales. Il s’agit de la seule structure médicale de la région à avoir une unité intensive de néonatologie.

Depuis septembre 2018, notre agence internationale d’aide humanitaire prête assistance en Colombie à des milliers de réfugiés fuyant le Venezuela. Avec des projets d’aide d’urgence, le Malteser International contribue à offrir aux réfugiés de meilleures conditions de vie. Une attention particulière est accordée aux contrôles médicaux et à la distribution de compléments alimentaires, eu égard au fait que de nombreuses personnes souffrent de malnutrition. Sur le continent américain toujours, une nouvelle mission médicale de l’association cubaine de l’Ordre de Malte s’est tenue en République Dominicaine. Une équipe de 85 médecins, infirmiers, pharmaciens, physiothérapeutes et bénévoles, a visité environ 1 000 patients qui avaient besoin d’une aide médicale. Depuis plus de 15 ans, l’association cubaine organise des missions médicales qui prévoient également la distribution gratuite de médicaments. La prochaine mission est prévue en mars. Au Salvador, les huit cliniques de l’Ordre continuent leur importante activité d’assistance médicale pour 130 000 patients par an, tandis que l’Association hondurienne a pu apporter sa contribution dans la lutte contre l’urgence dengue qui a frappé le pays.

Notre présence continue de croître également sur le continent africain, où l’Ordre travaille à améliorer la vie des communautés locales et à atténuer les effets désastreux des changements climatiques. Dans le nord de l’Ouganda, nous avons réussi à apporter la « logistique » nécessaire pour l’exploitation de l’énergie solaire, ce qui, selon nos estimations, a rendu possible à pas moins de 100 000 personnes de vivre sur leur propre territoire. Cela vaut également pour les villages du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo où les projets de l’Ordre ont garanti l’accès à l’eau potable et ainsi facilité la fréquentation scolaire pour de nombreuses jeunes filles qui, sans cela, seraient contraintes de parcourir des kilomètres à pieds chaque jour pour s’approvisionner en eau. En République démocratique du Congo toujours, l’Ordre de Malte a envoyé une équipe d’urgence pour faire face à la nouvelle épidémie d’Ebola survenue dans le pays l’été dernier : en étroite collaboration avec le ministère de la Santé congolais et avec l’Organisation mondiale de la Santé, le Malteser International permet des mesures d’hygiène et de prévention, en plus de conduire des campagnes de sensibilisation pour contenir l’épidémie. Au Bénin, pays où je me rendrai en visite officielle d’ici quelques jours, l’Ordre dirige un hôpital qui dessert environ 5 000 familles, avant cela obligées de se rendre dans des lieux de soins lointains, le long de routes souvent tortueuses et dangereuses.

Dans certains pays plus vulnérables aux changements climatiques, l’Ordre développe des programmes pour réduire les risques de catastrophes naturelles. Je fais référence en particulier au Myanmar où les pluies de mousson fréquentes mettent en danger les communautés locales, et au Pakistan où, dans la région de Sind, depuis 2015, notre agence internationale d’aide humanitaire travaille en contact étroit avec la population locale afin d’améliorer les capacités à réagir à des phénomènes fréquents pour la région, comme les inondations, les tempêtes et les tremblements de terre. En Thaïlande également, deux graves tempêtes ont frappé l’automne dernier 400 000 familles environ dans de nombreux villages. L’Ordre est intervenu dans l’urgence, fournissant des médicaments et des vivres.

Le mois dernier, nos bénévoles albanais sont immédiatement intervenus pour secourir la population victime du tremblement de terre qui a frappé l’Albanie. Avec eux est aussi intervenue rapidement une équipe du Corps italien de secours de l’Ordre de Malte, qui, avec des années d’expérience dans la gestion des urgences, a contribué à soutenir les autorités locales dans l’assistance aux déplacés.

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Les activités médicales et sanitaires de l’Ordre de Malte font d’importants progrès dans le domaine de l’assistance médicale aux personnes âgées. En Angleterre, plus de 70 maisons d’accueil offrent des approches intégrées pour stimuler les activités cognitives et physiques des patients. En France, dans la maison de soins près de Paris dirigée par l’Ordre, que j’ai eu le plaisir de visiter il y a quelques semaines, on expérimente l’utilisation de l’intelligence artificielle avec des robots en mesure d’interagir avec les êtres humains, favorisant la socialité et la stimulation intellectuelle des personnes âgées.

L’Ordre de Malte est très attentif aux nouvelles formes d’exclusion, comme le handicap, la marginalisation, la solitude, les maladies rares et la fracture numérique qui représentent une grave urgence sociale. Ces thématiques seront approfondies par un Envoyé spécial de l’Ordre qui élaborera des propositions opérationnelles spécifiques à ce sujet.

Les camps d’été pour jeunes handicapés continuent d’attirer des centaines de jeunes du monde entier. Le camp international qui s’est déroulé en Allemagne en août dernier a réuni plus de 500 jeunes, bénévoles et handicapés, provenant de 24 pays. Un projet débuté en 1983, qui s’est développé année après année, jusqu’à la naissance d’une édition Asie-Pacifique qui est venue compléter l’édition européenne. Nos bénévoles italiens et australiens sont déjà au travail pour offrir, dans les meilleures conditions, une semaine de détente, d’activités culturelles, de prière et d’amitié aux hôtes des deux éditions qui auront lieu en 2020 à Rome et à Brisbane. Au Liban également, les camps de Chabrouh continuent de représenter un moment de partage mais aussi de formation pour nos jeunes bénévoles qui, avec cette expérience, vivent la souffrance des personnes qu’ils accompagnent, comprenant pleinement le message chrétien exprimé remarquablement par les mots de saint Thomas : « la douleur, partagée, est diminuée de moitié, la joie partagée est doublée ».

Je souhaite ici rappeler le précieux travail de nos jeunes bénévoles lors des Journées mondiales de la Jeunesse qui se sont déroulées au début de l’année 2019 à Panama. Un rendez-vous qui a vu travailler ensemble des bénévoles de l’Ordre provenant de nombreuses associations afin d’offrir une assistance aux pèlerins avec une attention spécifique aux personnes ayant besoin de soins particuliers. Une tradition qui se réitère chaque année également lors de nos nombreux pèlerinages, internationaux comme nationaux. Je me souviens de celui de Lourdes auquel participent environ 7 000 personnes, membres, bénévoles et malades, mais aussi les pèlerinages italiens d’Assise et de Lorette, auquel j’ai personnellement participé, toujours avec grande joie.

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En 2019, suite à l’établissement des relations diplomatiques avec la République fédérale d’Allemagne, je me suis rendu en visite officielle à Berlin où je me suis entretenu de manière fructueuse avec le président fédéral et le président du Bundestag. J’ai pu y visiter certaines de nos structures qui accueillent des familles d’immigrés et de réfugiés et leur donnent la possibilité de s’intégrer dans les communautés locales. Au cours de l’année j’ai aussi été reçu par les chefs d’État de la Slovénie et de la Bulgarie, avec qui les rapports diplomatiques en place sont très solides et s’expriment dans de nombreux projets sociaux. J’ai eu le plaisir d’accueillir le Président de la Lituanie et j’ai été reçu à l’Unesco précisément l’année où nous célébrons le 25e anniversaire de l’établissement de la première mission permanente de l’Ordre de Malte aux Nations unies. Au cours de mon intervention à la Conférence générale, je me suis notamment interrogé sur le si et le comment concilier principes et valeurs ethniques avec les formules de l’intelligence artificielle.

Au cours de l’année, nous avons relancé avec le gouvernement de l’Équateur, nos rapports d’amitié et de collaboration.

Pour le Grand Chancelier aussi, l’année passée a été intense, marquée par de nombreuses visites, parmi lesquelles la visite officielle au Pérou en août et, récemment, le voyage en Australie pour la neuvième conférence Asie-Pacifique de l’Ordre de Malte, un rendez-vous annuel éprouvé et qui témoigne de la présence croissante de l’Ordre dans ces régions.

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Il ne fait aucun doute que l’année passée a été aussi riche de rendez-vous pour notre gouvernement. Comme vous le savez, en mai dernier, a eu lieu le Chapitre général et les résultats ont donné un signal important de continuité qui nous permet de poursuivre le délicat processus de réforme constitutionnelle en cours qui prévoit, entre autres choses, une attention particulière à la formation spirituelle de nos membres profès.

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Chers Ambassadeurs, c’est à travers la coopération et le dialogue constructif basé sur les principes du respect de la dignité humaine que nous pouvons contribuer à mettre fin aux crises, aux violences et offrir un futur meilleur aux nouvelles générations. C’est de cela que s’inspire la mission de l’Ordre de Malte selon l’exemple de l’action de saint Basile, représenté sur l’autel de l’Église Sainte-Marie de l’Aventin, œuvre de Giovanni Battista Piranesi, qui resplendit de nouveau grâce à l’importante intervention de restauration terminée en début d’année dernière.

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Pour conclure mon discours, je souhaiterais remercier chacun d’entre vous pour l’importante contribution que vous apportez au quotidien pour prévenir et réduire la vulnérabilité de notre monde et pour promouvoir, en même temps, les valeurs partagées de paix et de cohabitation.

Je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles et aux pays que vous représentez, une heureuse année 2020.

 

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Journée mondiale des pauvres 2019: L’Ordre de Malte répond à l’appel du Pape François.

Rome 12 novembre 2019 – Cette année encore, à l’occasion de la troisième Journée mondiale des pauvres, célébrée le dimanche 17 novembre, l’Ordre souverain de Malte organise de nombreuses initiatives pour témoigner de sa présence quotidienne auprès des personnes en difficulté, dans 120 pays à travers le monde, dont le Liban, où l’on estime qu’un tiers de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté.
Dans une lettre adressée à tous les responsables des missions diplomatiques, aux présidents d’Associations, Grands Prieurés, corps de bénévoles et de secours, soit plus de 250 entités, le Grand Hospitalier de l’Ordre de Malte Dominique de La Rochefoucauld-Montbel souligne l’importance d’adhérer à la Journée mondiale des pauvres pour attirer l’attention sur une condition qui, bien qu’en baisse ces dernières décennies, frappe dans le monde entier presque 600 millions de personnes.
Le Grand Hospitalier a en outre exhorté les structures de l’Ordre de Malte présentes sur les cinq continents à diffuser le message du Pape François. Dans son appel, le Pape parle de “familles contraintes à quitter leur terre pour chercher des moyens de subsistance ailleurs, d’orphelins qui ont perdu leurs parents ou qui en ont été violemment séparés pour être exploités brutalement; de jeunes à la recherche d’une réussite professionnelle qui se voient refuser l’accès au travail en raison de politiques économiques aveugles; de victimes de nombreuses formes de violence, de la prostitution à la drogue, et humiliées au plus intime”.
“L’Ordre de Malte tourne son regard vers toutes ces personnes auxquelles le Pape fait référence : dans les centres urbains où nos bénévoles distribuent des repas chauds, dans les régions d’Afrique et du Moyen-Orient, meurtries par les guerres et la sécheresse, où nous gérons des hôpitaux et des programmes d’assistance médicale, le long des principales routes migratoires où nous offrons protection et soutien”, a expliqué le Grand Hospitalier.
De nombreuses activités ont été organisées à un niveau local pour renforcer encore davantage le réseau de soutien et d’assistance offert au quotidien par l’Ordre de Malte, par l’intermédiaire de ses 80 000 bénévoles et 55 000 membres et employés environ. Au cours de l’année 2019, plus de 1 000 centres d’assistance de jours gérés par l’Ordre de Malte à travers le monde ont fourni des soins médicaux, un soutien psychologique, des biens de première nécessité, des repas, des boissons chaudes, ainsi que l’accès à des douches et laveries, aux personnes sans domicile fixe ou vivant dans un état de pauvreté. À Rome, l’Ordre de Malte a soutenu la troisième édition du concert au Vatican “avec les pauvres et pour les pauvres”, le 9 novembre dernier, initiative du Pape François lui-même visant à récolter des fonds en soutien aux actions de la Journée mondiale des pauvres.

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Lancement de l’UMM au nord-est de Baalbeck.

L’Ordre de Malte Liban pérennise et élargit, au travers de son programme d’Unités médicales mobiles (UMM), ses opérations en soutien aux personnes malades vivant dans la précarité dans les villages les plus reculés du Liban et n’ayant pas accès à des soins de santé.

Les deux premières UMM avaient initialement été déployées pour répondre aux besoins apparus en conséquence de la guerre de 2006, et continuent de couvrir près de 20 villages du Liban-Sud.
Deux autres UMM ont été implémentées suite à l’afflux des déplacés syriens, opérant dans les régions du Akkar (Liban-Nord) depuis 2014, et de Kefraya (Békaa-Ouest) depuis 2016.

Affiliées à nos centres et aux hôpitaux des zones qu’elles desservent, ces UMM procurent un programme de soins de santé complet et gratuit, tant aux déplacés qu’aux communautés hôtes nécessiteuses.

Déjà actif dans certains villages de la Békaa-Ouest, l’Ordre a étendu son champ d’action vers le nord, ainsi, le 22 octobre 2019, une cinquième UMM, généreusement offerte par le ministère des Affaires étrangères allemand à travers Malteser International, a été mise en place dans le caza de Baalbeck-Hermel afin de couvrir les villages suivants : Ersal, Nabi Othmane, el-Aïn, Fekeha, Ras Baalbeck, Qaa et Barqa.

Cette dernière UMM a été stratégiquement positionnée au nord-est de Baalbeck suite à une étude de terrain, effectuée avec notre partenaire Cooperation without Borders, qui a évalué un taux élevé de pauvreté et un besoin essentiel de soins de santé dans cette région rurale reculée. La Békaa abrite 37% de la population syrienne déplacée au Liban, ainsi qu’un grand nombre de communautés libanaises démunies. La région de Ersal, située à la frontière syrienne, accueille à elle seule près de 40 000 réfugiés, installés dans des habitations de fortune.

Dès sa première semaine de mise en activité, l’UMM du nord-est de Baalbeck a reçu 455 patients – enfants, adultes et personnes âgées – pour des consultations et traitements gratuits.

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Le Nonce Apostolique célèbre la messe à Chabrouh.

« Le prophète Jérémie avait averti les politiciens de son temps, mais ceux-ci ne l’avaient pas écouté, et il en est résulté la destruction de Jérusalem »

Le nonce apostolique célèbre la messe au centre de l’Ordre de Malte à Chabrouh :

Le volontariat des jeunes au service du handicap bâtit la véritable paix.

Le nonce apostolique au Liban, Mgr Joseph Spiteri, a souligné combien le volontariat effectué par des groupes de jeunes libanais et étrangers au service des personnes à besoins spécifiques contribue à bâtir une « paix véritable ».

Pour la seconde année consécutive, Mgr Spiteri a célébré une messe au centre de l’Ordre de Malte à Chabrouh, assisté par son Premier Conseiller P. Joseph Franconi, le P. Marco Mastrioni, le P. Khalil Rahmé, chapelain de l’Association libanaise, le P. Raymond Bou Assi, directeur du centre de Chabrouh, ainsi que des chapelains des associations irlandaise et espagnole.

 

Étaient presents, à l’invitation du président de l’Association libanaise des Chevaliers de Malte Marwan Sehnaoui, les ambassadeurs d’Espagne, José Maria Ferré, et d’Italie, Massimo Marotti, et leurs épouses ; l’ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte en Arménie Jean-Michel Oughourlian ; l’ambassadeur Naji Abi Assi ; des membres de l’association, notamment les anciens ministres Raymond Audi et Jean-Louis Cardahi, M. Rizk Rizk ; le chargé d’affaires de l’ambassade de l’Ordre de Malte, François Abisaab ; le responsable du projet Chabrouh et vice-président de l’association, Patrick Jabre ; ainsi que le président de la municipalité de Faraya, Michel Salamé. Ont par ailleurs assisté à la messe les invités à besoins spécifiques participant aux camps tenus dans les deux centres de Chabrouh et Kfardebian, aux côtés de volontaires allemands, espagnols, français et libanais.

Dans son sermon, Mgr Spiteri a loué les efforts déployés par les volontaires libanais et étrangers lors des camps organisés dans les deux centres tout au long de l’année, pour une durée d’une semaine chacun, et qui reçoivent des personnes souffrant de handicaps mentaux ou physiques, prises en charge jour et nuit par des groupes de jeunes hommes et femmes qui se dévouent, y consacrant leur temps et leurs vacances. Ce projet, qui fait partie des 30 œuvres de l’association au Liban, a organisé pour l’année en cours 36 camps, recevant près de 770 personnes à besoins spécifiques, prises en charge par 960 volontaires de 20 nationalités différentes.

Mgr Spiteri s’est adressé aux volontaires en ces termes : « Vous êtes venus au Liban pour passer des vacances d’un genre différent et partager votre amour avec ceux qui souffrent. Vous avez choisi de venir aider, vous faire de nouveaux amis, créer des relations humaines ; c’est cela qui bâtit la véritable paix et la vraie joie. »

Il cite l’histoire de Jérémie, demeuré loyal à Dieu malgré l’opposition rencontrée auprès des nobles – soit les politiciens de son temps – qui, incapables de voir les difficultés et les problèmes de Jérusalem à cette époque, étaient restés sourds aux avertissements du prophète, ce qui avait résulté par la destruction de Jérusalem et l’exil de ses habitants réduits en esclavage à Babel. Mgr Spiteri poursuit : « Jérémie était un étranger à Jérusalem, il n’était qu’un serviteur sans noblesse. Dieu nous envoie toujours des personnes pour nous aider. À nous d’ouvrir les yeux pour voir, comprendre et accepter cette aide, même si elle provient de personnes qui ne sont pas comme nous. (…) Prions Dieu afin qu’Il efface l’hypocrisie et la haine, et que ne demeure que l’amour. Puissions-nous, à travers la flamme allumée par le Christ, apprécier la beauté dans la diversité, et ainsi grandir en Son amour. »

Mgr Spiteri a conclu en priant Dieu de faire « que la présence des jeunes volontaires soit l’occasion pour nos amis libanais de connaître l’amour de Dieu qui permet l’édification de la paix dans la joie ».

 



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L’Ambassade de l’Ordre Souverain de Malte au Liban et l’Association libanaise des chevaliers de Malte ont fêté la Saint-Jean-Baptiste.

L’Orient Le Jour, Le 26/06/2019 –  Fady Noun.

Pour la Saint-Jean-Baptiste, patron de l’ordre de Malte, L’Ambassade de l’Ordre Souverain de Malte au Liban et l’Association libanaise des chevaliers de Malte ont choisi cette année de faire chanter en première mondiale une messe pour chœur, orgue, ensemble à cordes et flûte de pan, écrite spécialement pour l’association par Mgr Miserachs, ancien directeur de l’Institut pontifical de musique sacrée au Vatican. Le chœur de l’Université Notre-Dame de Louaïzé a été dirigé, dans ce moment de prière et de beauté, par Mgr Miserachs, accompagné par le flûtiste de pan virtuose, le Suisse Michel Tirabosco, image éclatante de la victoire sur le handicap. Précédée d’un entretien avec Marwan Sehnaoui, président de l’association, la messe, célébrée par Mgr Joseph Spiteri, nonce apostolique, en l’église Saint-Joseph des pères jésuites, a été retransmise en direct sur la chaîne française KTO, un événement rendu possible grâce à deux grands amis de l’association, Marc et Ana Odendall (*). Dans une église bondée, la cérémonie religieuse s’est tenue en présence de représentants des trois présidents, Mansour Bteich, ministre de l’Économie, Michel Moussa, député, et Daoud Sayegh, conseiller du Premier ministre, de Mona Hraoui et de l’épouse du commandant en chef de l’armée, Nehmat Joseph Aoun, de l’ambassadeur de l’ordre de Malte, Bertrand Besancenot, de représentants du mufti de la République, du cheikh Akl druze, de l’association de bienfaisance Abou Hassan Aref Halaoui et de Lou’ay, fils de Rabab Sadre, au nom de la Fondation Imam Moussa Sadre. Les félicitations d’usage ont été reçues à l’issue de l’office religieux à l’entrée de l’église, et ont été suivies d’une réception dans la crypte de l’église.

« Tout le monde essaie de diviser, l’Association des chevaliers de Malte essaie de rassembler. » Ce commentaire entendu à l’issue de l’office divin rend bien l’atmosphère qui a présidé à une cérémonie chaleureuse, entourée de discrétion et de sobriété.

L’homélie prononcée par Mgr Joseph Spiteri a résumé le sens de la cérémonie. « La véritable grandeur n’est pas dans l’importance de l’œuvre accomplie, mais dans la fidélité à la mission qui nous est confiée. » Car, a-t-il expliqué, tout le monde se heurte un jour ou l’autre à l’insuccès et croit avoir « travaillé pour rien », selon les mots du prophète Isaïe relayés par la lecture du jour. Ainsi de Jean-Baptiste qui finit en prison, avant d’être décapité.

« Permettez-moi de conclure ces réflexions en citant le message du pape François pour la Journée mondiale du malade de cette année 2019», a conclu le nonce. Le seul critère d’action des institutions sanitaires catholiques, selon le pape François, « doit être l’amour gratuit envers tous, sans distinction de langue, de culture, d’ethnie ou de religion ». « Chers frères et sœurs, membres, bienfaiteurs et amis de l’ordre, les trente opérations médico-sociales différentes que vous êtes en train d’accomplir au Liban sont toutes animées de cet amour gratuit. Restez dans cet esprit de tendresse qui cherche à établir des relations humaines fondées sur le respect et qui devient l’expression d’un don de soi. »

Tout comme Jean-Baptiste a préparé les voies du Seigneur, et comme ne cesse de le rappeler son président, Marwan Sehnaoui, l’Association des chevaliers de Malte, c’est « la croix qui construit des ponts, et non des murs ». La voie royale vers l’amour et l’unité.

(*) L’entretien avec Marwan Sehnaoui et la messe seront rediffusés sur KTO vendredi 28 juin à 17h, heure locale.

 

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